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C'étoit pour être aimée ainsi que cette femme, qui chez elle, avec une conduite honnête, auroit joui de l'estime publique et des agrémens d'une vie honorée et délicieuse, avoit sacrifié son repos, sa pudeur, sa fortune, tous ses plaisirs; et ce qui rend plus effrayant encore ce délire de la vanité, c'est que ni le coeur ni les sens n'y avoient eu qu'une part très légère. Mme de La Popelinière, avec une tête assez vive, étoit d'une extrême froideur; mais un duc

Malheureusement trop convaincu, La Popelinière fut inflexible. «Madame, lui dit-il, tout l'artifice de vos paroles ne me fait point changer de résolution; nous n'habiterons plus ensemble. Si vous vous retirez modestement, sans bruit, je prendrai soin de votre sort. Si vous m'obligez de recourir aux voies de rigueur pour vous faire sortir de chez moi, je les emploierai; et tout sentiment d'indulgence et de bonté pour vous sera étouffé dans mon âmeElle sortit. Il lui donna, je crois, vingt mille livres de pension alimentaire, avec quoi elle alla vivre ou plutôt mourir dans un réduit obscur, délaissée de ce beau monde qui l'avoit tant flattée, et qui la méprisa lorsqu'elle fut dans le malheur. Une glande qu'elle avoit au sein fut le foyer d'une humeur corrosive qui la dévora lentement. Le maréchal de Richelieu, qui se donnoit ailleurs des passe-temps et des plaisirs, tandis qu'elle se consumoit dans les douleurs les plus cruelles, ne laissoit pas de lui rendre en passant quelques devoirs de bienséance; aussi disoit-on dans le monde, après qu'elle eut cessé de vivre: «En vérité, M. de Richelieu a eu pour elle des procédés bien admirables! il n'a pas cessé de la voir jusqu'

La Popelinière se soulageoit avec nous, surtout avec moi, par des satires de ce monde dont il étoit excédé, disoit-il, et dont il vouloit s'éloigner. Il m'avoit engagé

La musique suivit, et l'on en fit partout. Contre le vieux Lulli, qui rappelle trop Louis XIV surgit l'austère Rameau, qu'on appela Newton de la musique. Voltaire lui fait Samson. On chante l'opéra dans les brillants salons des Fermiers généraux, chez la Popelinière et l'aimable Deshaies, sa muse.

Ainsi disaient nos grands-pères, sur le bord de l'abîme. On ne parle, en ces lieux paisibles, que de ballets, de comédies et d'opéras nouveaux. Mme de la Popelinière a chanté, sur le théâtre de Passy, le rôle d'Orphée (il ne s'agit pas encore du chevalier Gluck), en présence de la duchesse de Choiseul, de la duchesse de Grammont, du comte de la Marche et de l'ambassadeur d'Espagne. On a sifflé une comédie de Palissot, l'auteur des Philosophes, et la chute honteuse de Palissot a fait plaisir

Mlle Du Mesnil y jouoit le rôle de Déjanire, Mlle Clairon celui d'Olympie; et, dans leurs scènes, l'expression de l'amour et de la douleur de la mère étoit si déchirante que celle qui jouoit la fille en étoit pénétrée au point de ne pouvoir parler. L'auditoire fondoit en larmes. M. de La Popelinière, ainsi que tous les assistans, me répondoient d'un plein succès.

Ce fut aussi dans la maison de M. de La Popelinière que je me liai avec la famille Chalut, dont j'aurai lieu plus d'une fois de me louer dans ces Mémoires, et que j'ai vue s'éteindre sous mes yeux.

M. de La Popelinière n'étoit pas le plus riche financier de son temps, mais il en étoit le plus fastueux. D'abord il avoit pris pour maîtresse, et depuis pour femme, la fille d'une comédienne . Son intention n'avoit pas été de se marier avec elle, mais elle avoit su l'y obliger; voici par quel moyen. La fameuse de Tencin, après avoir élevé son frère

Cependant j'étois dans des transes d'autant plus cruelles que j'étois résolu, au péril de ma vie, de me venger de lui s'il m'eût fait insulter. Dans cette situation, l'une des plus pénibles je me sois trouvé, M. de La Popelinière me proposa de me retirer chez lui

Moi qui savois enfin la cause de cette mésintelligence, je ne négligeois rien pour adoucir les peines de celui dont le coeur sembloit s'appuyer sur le mien. Un misérable, que je dédaigne de nommer parce qu'il est mort, m'a accusé d'avoir été l'un des complaisans de La Popelinière. Je commence par déclarer que jamais je n'ai reçu de lui le plus léger bienfait. Après cela, je conviens sans rougir que, par un sentiment très naïf et très tendre, je m'étudiois