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Pour la conqueste de mercy, les vaillans hommes et saiges Ont été pris, et mors aussi, En acquerant leurs avantaiges; Amours accroissant les couraiges Des mieulx venuz, lectre patente A tous a donné leurs usaiges, En la forest de longue actente.

Apres chault temps, vient vent de bise, Apres hucques, robbes de frise, Le monde de passé revien, A son vouloir joue du sien, Tant entre gens laiz que d'Eglise. Comme j'oy, etc. Clermondois. Qui veult achater de mon dueil? D'en avoir trop, las! je me vante, Car ma povre vie dolante N'en peut plus, non fait pas mon vueil. Partout je voys, mon recueil Est si piteux, et mon actente.

Les piteux s'arment de soussy, Les francs se mectent en servaige, Maigres de corps, le cueur noircy De dueil, et pales les visaiges; A tant pour services et gaiges, Auront trois cens maulx jours de rente Par an, avec les arreraiges, En la forest de longue actente.

Quant pleur ne pleut, souspir ne vente, Si fait, dea! des foiz plus de trente, Maint se tourmente, Souffrant le revers de son vueil, Et touteffoiz lerme de l'ueil Neist hors du sueil, Pour payer du courroux la rente; Du dolent, ou de la dolente, Qui seuffre doleur non pas lente, Sans nulle actente D'assouagement de leur dueil. Quant pleur, etc.

[Note 54: Il nous est impossible de partager sur les Envois l'opinion de M. Aimé Champollion, qui a retranché des poésies de Charles d'Orléans les six ballades suivantes (nous citons les pages de notre édition): En la forest de longue actente, p. 105; Portant harnois rouillé de nonchaloir, p. 108; Dieu vueille sauver ma galée p. 109; Amour qui tant a de puissance, p. 158; L'autre jour je fis assembler, p. 165, et Bon regime sanitatis, p. 166 (cette dernière porte au titre dans les manuscrits le nom de Charles d'Orléans, et c'est probablement par une omission involontaire que l'éditeur ne l'a pas comprise dans son volume). Ces six ballades se terminent par un envoi adressé

Lors les marchans de longue actente, Pour gaigner, et corps, et rente, En ont ce qu'en pevent avoir; D'en acheter font leur povoir; Tant que chascun cueur s'en contente. Quant pleur, etc. Ou millieu d'espoir et de doubte, Une foiz mal, autre foiz bien, Je m'y trouve; mais je voy bien Que c'est fortune qui m'y boute; Et pour vous dire, somme toute, C'est une chose n'entens rien. Ou millieu, etc.

En la forest de longue actente, Chevauchant par divers sentiers, M'en voys, ceste année presente, Ou voyage de desiriers; Devant sont allez mes fourriers, Pour appareiller mon logis En la cité de Destinée, Et, pour mon cueur et moy, ont pris L'ostellerie de Pensée. Je mene des chevaulx quarente, Et autant pour mes officiers, Voire, par Dieu, plus de soixante, Sans les bagaiges et sommiers.

A recommencer, etc. J'en voy ja, etc. Comme toute la chose est telle, Je congnois telz esbatemens Assez, de pieca m'y entens, Ce n'est que ancienne querelle. A recommencer, etc. En la forest de longue actente, Forvoyé de joyeuse sente, Par la guide dure rigueur, A esté robbé vostre cueur, Comme j'entens, dont se lamente.

En la forest, etc. mainte, etc. Espoir me, etc. Mais d'une chose je me vente, Que j'ay eu tous les jours de rente, Pour ma queste parachever, Paine et ennuy, sans conquester Riens, si non dueil qui me tourmente. En la forest, etc. En la forest de longue actente les contentés, Dieu contente, Je vous asseure, sur ma foy, Que je n'y ay eu, tant soit poy, Joye, ne bien dont je me sente.

Ceulx qui Amours servent ainsy, En lui faisant foys et hommaiges, Il les fait apres eureux sy Qu'ilz s'eschappent des brigandaiges De Dangiers, par petiz boucaiges, Puis les duit en la droicte sente; Mais premier, paient leurs truaiges, En la forest de longue actente. Prince, pour duire cueurs volaiges, Affin que nul ne s'en exempte, Mectez les tous en hermitaiges, En la forest de longue actente.