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Mis à jour: 24 mai 2025


En parlant ainsi, elle pleurait, et la vue de son époux, qui la console de tout, ne pouvait la consoler du malheur de sa fille. Springer réfléchit un moment, puis il répondit: "Phédora, ma bien-aimée, calme tes craintes; j'ai étudié aussi notre Elisabeth; peut-être ai-je vu plus avant que toi dans son ame; une autre pensée que celle de Smoloff l'occupe tout entière, j'en suis sûr; je suis sûr aussi que si nous la voulions donner

Springer et Phédora ne savaient point que l'intention de leur fille était de les quitter le lendemain; mais le matin, en l'embrassant, ils se sentirent émus et agités de ce frémissement involontaire qu'éprouvent tous les êtres vivants

Cependant le ciel ne menace plus, les nuages s'éclairassent, ils cessent de fuir avec une effrayante rapidité; le vent tombe et s'apaise; le coeur de Springer se rassure, celui de Smoloff gémit. Elisabeth dégage son bras; elle veut marcher seule; elle veut braver, aux yeux de son père, ce reste d'orage qui agile encore les airs; elle est fière de ses forces, elle éprouve une sorte d'orgueil

Quand le jour parut, le jeune Smoloff prit congé des exilés; Elisabeth le voyait partir avec regret, car elle était impatiente de lui révéler son projet, de lui demander sa protection; elle n'avait pas trouvé un moment pour lui parler en particulier, ses parents ne l'avaient pas quittée, et elle ne voulait pas s'expliquer devant eux; elle espéra qu'en le voyant souvent, elle trouverait l'occasion de l'entretenir. Aussi lui dit-elle très-vivement: "Ne reviendrez-vous pas, monsieur? Ah! promettez-moi que ce jour-ci ne sera pas le dernier j'aurai vu le sauveur de mon père." Springer fut surpris de ces paroles, surtout de l'air dont elles étaient prononcées; une secrète inquiétude le saisit. Il se rappela les ordres du gouverneur, et assura qu'il n'y désobéirait pas deux fois. Smoloff répondit qu'il était certain d'obtenir de son père une exception pour lui, et que dès ce jour même il allait retourner

Springer avait été si touché des terreurs de sa femme et de sa fille au récit du danger qu'il avait couru, que, depuis cette époque, il leur avait promis de ne plus retourner

Quand le gouverneur fut parti, Elisabeth demeura les yeux baissés, regardant sa lettre, et n'osant l'ouvrir. "Ma fille, lui dit Springer, si tu attends de ta mère et de moi la permission de lire ce papier, nous te la donnons." Alors d'une main tremblante Elisabeth brisa le cachet de la lettre, la parcourut tout bas, et s'interrompit plusieurs fois par des exclamations de reconnaissance et de joie.

Depuis leur exil, c'était la première fois que Springer n'avait pas désespéré de l'avenir. Phédora en conçut les plus doux présages; et, rassurée par les paroles de son époux, elle s'endormit paisiblement entre ses bras.

L'orage était entièrement dissipé, le ciel était serein, la nuit s'approchait. Springer prit la main du jeune homme, la serra avec un sentiment douloureux et tendre, et lui rappela qu'il était temps de partir. Alors seulement Elisabeth apprit qu'il était venu pour la dernière fois; elle rougit et se troubla: "Quoi! lui dit-elle, ne vous reverrai-je plus?

Le silence de Springer dictait

Le gouverneur de Tobolsk fit éloigner sa suite; et, dès qu'il fut seul avec les exilés, il se tourna vers Springer, et lui dit: "Monsieur, depuis que la prudence de la cour de Russie a cru devoir vous envoyer ici, voici la première fois que je viens visiter ce cercle éloigné; ce devoir m'est doux, puisqu'il me permet de montrer

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