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Mis à jour: 28 mai 2025
Ces soins maternels, si simples et si tendres, qu'Elisabeth reçoit tous les jours, et dont son coeur est tous les jours plus touché, émeuvent vivement le jeune Smoloff; il sent qu'il est impossible d'aimer Elisabeth sans aimer aussi sa mère, et qu'au bonheur d'être l'époux de cette jeune fille, tient un bonheur presque aussi grand, celui d'être le fils de Phédora.
Un matin, Smoloff entra chez Elisabeth plus tôt qu'il ne l'avait osé faire jusqu'alors: il lui présenta un parchemin scellé du sceau impérial: "Voici, lui dit-il, l'ordre que l'empereur envoie
Cependant, depuis qu'Elisabeth avait senti la difficulté de sortir de son désert sans aucun secours humain, sa pensée se reportait plus souvent sur le jeune Smoloff. Un pareil protecteur l'aurait délivrée de toutes ses craintes, aurait levé tous les obstacles. Qui mieux que lui pouvait l'éclairer sur les détails de la route de Saïmka
Quand le jour parut, le jeune Smoloff prit congé des exilés; Elisabeth le voyait partir avec regret, car elle était impatiente de lui révéler son projet, de lui demander sa protection; elle n'avait pas trouvé un moment pour lui parler en particulier, ses parents ne l'avaient pas quittée, et elle ne voulait pas s'expliquer devant eux; elle espéra qu'en le voyant souvent, elle trouverait l'occasion de l'entretenir. Aussi lui dit-elle très-vivement: "Ne reviendrez-vous pas, monsieur? Ah! promettez-moi que ce jour-ci ne sera pas le dernier où j'aurai vu le sauveur de mon père." Springer fut surpris de ces paroles, surtout de l'air dont elles étaient prononcées; une secrète inquiétude le saisit. Il se rappela les ordres du gouverneur, et assura qu'il n'y désobéirait pas deux fois. Smoloff répondit qu'il était certain d'obtenir de son père une exception pour lui, et que dès ce jour même il allait retourner
En ce même jour, Smoloff était revenu de Tobolsk; son premier soin, eu arrivant
Elisabeth était vêtue, selon l'usage des paysannes tartares, avec un court jupon rouge relevé sur le côté; la jambe couverte d'un pantalon de peau de renne, et les cheveux tombant en tresses jusque sur ses talons; un corset étroit et boutonné sur le coté laissait voir toute l'élégance de sa taille, et ses manches retroussées jusqu'au coude ne dérobaient point la beauté de ses bras. La simplicité de son costume semblait rehausser encore la dignité de son maintien, et tous ses mouvements étaient accompagnés d'une grâce que Smoloff admirait avec une singulière émotion, et dont il ne pouvait détacher ni ses regards ni son coeur. Elisabeth ne le regardait pas avec moins de plaisir; mais dans ce plaisir tout était pur; il ne venait que de la reconnaissance qu'elle lui devait, et des espérances qu'elle fondait sur lui. Dieu lui-même, qui sonde jusqu'aux derniers replis du coeur, n'aurait pas trouvé dans celui d'Elisabeth un seul sentiment qui ne se rapportât
Il y avait quelques années que dans une chasse d'hiver, sur le haut des âpres rochers qui bordent le Tobol, Springer avait été délivré d'un péril imminent par l'intrépidité d'un jeune homme. Ce jeune homme était le fils de M. de Smoloff, gouverneur de Tobolsk; il venait tous les hivers poursuivre les élans et les martres dans les landes d'Ischim, et combattre l'ours des monts Ouralsks* [*Les monts Ouralsks (the Uralian chain, the Uralian mountains) servent de limites entre l'Europe et l'Asie septentrionale. Oural ou ural est un mot tartare qui signifie ceinture. Les Russes donnent également le nom de Kammenoi et Semnoi poyas
En parlant ainsi, elle pleurait, et la vue de son époux, qui la console de tout, ne pouvait la consoler du malheur de sa fille. Springer réfléchit un moment, puis il répondit: "Phédora, ma bien-aimée, calme tes craintes; j'ai étudié aussi notre Elisabeth; peut-être ai-je vu plus avant que toi dans son ame; une autre pensée que celle de Smoloff l'occupe tout entière, j'en suis sûr; je suis sûr aussi que si nous la voulions donner
Elisabeth n'a jamais vécu dans le monde, elle en ignore les usages et les bienséances; cependant une sorte de pudeur, qui est comme l'instinct de la vertu, lui apprend qu'après l'aveu qu'elle vient d'entendre une jeune fille ne doit point rester seule avec le jeune homme qui l'a osé faire. Elle marche vers la porte, elle va sortir. Smoloff, qui voit sou dessein, lui dit: "Elisabeth, vous aurais-je offensée? ah! j'atteste ce Dieu ici présent que s'il y a de l'amour dans mon coeur, il n'y a pas moins de respect; il sait que, si vous me l'ordonnez, je puis me taire et mourir: comment donc, Elisabeth, pourrais-je vous avoir offensée? Vous ne m'avez point offensée, répondit-elle avec douceur; mais je ne suis venue ici que pour vous parler en faveur de mes parents: maintenant que vous m'avez entendue, je n'ai plus rien
En voyant Smoloff, elle lève les yeux et les mains au ciel, et se tournant vers lui avec une grâce vive et touchante: "Ah, monsieur! lui dit-elle, avec quelle impatience je vous attendais!" Ces mots, l'expression de ses regards, ce rendez-vous, l'exactitude qu'elle a mise
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