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Mis à jour: 13 juin 2025


Il conduisit M. de Serbellane vers la fenêtre, pour lui recommander Delphine, quand il ne seroit plus. Il auroit pu parler devant elle sans qu'elle l'entendît; ses réflexions l'absorboient entièrement. Immobile et pâle, quelquefois elle tressailloit, mais elle n'écoutoit ni ne voyoit plus rien, et ne versoit pas même une larme.

Quand la conversation de madame d'Albémar avec M. de Serbellane fut terminée, elle revint dans le bal; et M. d'Orsan, ce neveu de madame du Marset, qui a toujours besoin d'occuper de ses talens, parce qu'ils lui tiennent lieu d'esprit, pria Delphine de danser une polonoise, qu'un Russe leur avoit apprise

Au moment j'avois obtenu de Thérèse et de M. de Serbellane qu'ils se séparassent, un de mes gens entra, et me dit qu'un domestique de madame de Vernon m'apportoit un billet d'elle, et demandoit

J'ai été d'ailleurs vivement occupée par l'arrivée de Thérèse. M. de Serbellane est venu ce matin chez moi pour me l'annoncer: il étoit abattu; et malgré l'habitude qu'il a prise de contenir toutes ses impressions, ses yeux se remplissoient quelquefois de larmes: il me conjura de venir voir madame d'Ervins. Hélas! me disoit-il, elle se perdra! son âme est agitée par l'amour et le remords, avec une telle violence, qu'elle peut se trahir

Je vous ai mandé que M. de Serbellane avoit quitté l'Italie, pour s'établir en Angleterre, et que désespérant de faire changer Thérèse de résolution, il ne voyoit plus personne, et paroissoit plongé dans la plus profonde mélancolie. Thérèse ne m'a pas prononcé son nom; une lettre de Londres m'avoit appris ces tristes détails, et je n'ai pas osé lui en parler. Qu'elle est noble et sensible, cependant, cette Thérèse que s'immole

En rentrant chez moi vers deux heures du matin, je trouvai M. de Serbellane qui m'attendoit: combien je fus touché de sa douleur! ces caractères habituellement froids sortent quelquefois d'eux-mêmes, et produisent alors une impression ineffaçable. Il se faisoit une violence infinie pour contenir sa fureur contre M. d'Ervins; cependant il lui échappa une fois de dire: Qu'il ne me fasse pas craindre pour sa femme; qu'il ne la menace pas d'indignes traitemens; car alors je trouverai qu'il vaut mieux se battre avec lui, le tuer, et délivrer Thérèse; et si jamais j'arrivois

Je l'ai offensée, mortellement offensée, mon ami, je le voulois, et néanmoins je m'en repens avec amertume; mais aussi comment se peut-il que le jour même j'apprends par hasard de madame de Vernon, que madame d'Albémar doit aller chez le peintre de M. de Serbellane, le jour je la vois emporter ce portrait avec elle, madame de Vernon me propose de rencontrer chez elle madame d'Albémar, de lui dire adieu, lorsqu'elle part pour rejoindre M. de Serbellane! et de quels termes madame de Vernon, inspirée sans doute par madame d'Albémar, se sert-elle pour m'y engager! elle me rappelle l'amitié, les liens de famille qui doivent me rapprocher de sa nièce! Non, je ne suis ni le parent, ni l'ami de Delphine; je la hais ou je l'adore, mais rien ne sera simple entre nous, rien ne se passera selon les règles communes. Il est vrai, je ne devois pas me servir d'expressions blessantes en refusant de la voir; tant de circonstances cependant s'étoient réunies pour m'irriter! je fus tout le jour assez content de moi-même, mais la nuit, mais le lendemain qui suivit, je ne pus me défendre du remords d'avoir outragé celle que j'ai si tendrement aimée. J'allai chez madame de Vernon pour la conjurer de ne pas montrer ma réponse

Effrayée de son mouvement, ne pouvant comprendre ses discours, je voulois lui répondre, l'interroger, me justifier; un de mes gens apporta dans cet instant le portrait de M. de Serbellane, et le peintre qui le suivoit lui dit: Mettez ce tableau avec beaucoup de soin dans la voiture de madame d'Albémar. Léonce me quitte, s'approche du portrait, lève la toile qui le couvroit, la rejette avec violence, et se retournant vers moi avec l'expression de visage la plus insultante: Pardonnez-moi, me dit-il, madame, les momens que je vous ai fait perdre; je ne sais ce qui m'avoit troublé; mais ce qui est certain, ajouta-t-il en pesant sur ce mot de toute la fierté de son âme, ce qui est certain, c'est que je suis calme

M. de Serbellane s'arrêta, étonné de mon silence; ce qui s'étoit passé hier avec M. de Fierville me donnoit encore plus de répugnance pour une nouvelle démarche: la calomnie ou la médisance peuvent me perdre auprès de Léonce. Je n'osois pas cependant refuser M. de Serbellane: quel motif lui donner? J'aurois rougi de prétexter un scrupule de morale, quand ce n'étoit pas la véritable cause de mon incertitude: honte éternelle

M. de Serbellane sortit, se promettant de revenir le lendemain auprès de ses infortunés amis. Alors Léonce et Delphine se trouvèrent seuls, au commencement de cette nuit solennelle qu'ils devoient passer ensemble, dans cette sombre prison qu'éclairoit une lumière pâle et tremblante; ils entendirent le geôlier refermer sur eux les verroux. Ah! s'écria Delphine, si ces portes pouvoient ne plus s'ouvrir; si le jour pouvoit ne jamais se lever, quels lieux de délices vaudroient cette prison! Léonce, pourront-ils t'arracher

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