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Je n'ai considéré que l'action même du roman, «l'histoire». Elle serait intéressante sans les déclamations, qui nous semblent aujourd'hui bien surannées, du premier volume. L'action est simple; les situations et les faits y sont produits par les sentiments. Wolmar paraît bien n'avoir jamais pu exister: mais Claire est assez vivante; Saint-Preux est un des premiers types du héros romantique, faible, inquiet, plein de désirs et d'impuissance; et Julie, sermonneuse, mais charmante, offre l'exemple, assez rare dans les romans, d'un personnage qui évolue, puisque c'est une jeune fille passionnée et déraisonnable, lentement transformée par sa fonction d'épouse et de mère. Tout cela, on l'a dit bien souvent. Si la Nouvelle Héloïse se réduisait

Saint-Preux est l'homme qu'il eût voulu être; Claire est l'amie qu'il eût voulu avoir; lord Bomstom est l'ami qu'il a cherché et cru trouver toute sa vie; sans compter que Wolmar est le Saint-Lambert qu'il eût désiré que Saint-Lambert eût bien voulu être.

Encore des lettres d'amour!!! depuis celles de Saint-Preux et d'Héloïse, combien en a-t-il paru!... combien de peintres ont voulu copier ce chef-d'oeuvre inimitable!... c'est la Vénus de Médicis que mille artistes ont essayé vainement d'égaler.

La grand'mère Guyot-Desherbiers était un échantillon remarquable de la bourgeoise française du siècle dernier. Elle avait infiniment de bon sens, et cela ne l'empêchait point d'être une fille spirituelle de Rousseau, passionnée comme Julie et Saint-Preux, et comme eux éloquente dans les heures d'émotion. Non point l'éloquence qui fait dire d'une femme qu'elle parle comme un livre, mais l'éloquence pathétique qui remue. Elle produisait alors une impression profonde sur les siens, habitués

Et, de plus, et surtout, ce roman pouvait être faux, il était sincère. On y sentait un auteur qui était aussi attendri du sort de ses personnages que le pouvait être aucun de ses lecteurs; qui adorait Julie, Claire, Saint-Preux et même Wolmar. C'était un roman écrit par un héros de roman triste, un roman romanesque écrit par le plus romanesque des hommes. Le secret est l

Il lui dit qu'il n'était pas un héros de roman, mais que jamais ces amoureux transis qui s'appellent Saint-Preux et Werther, ces amoureux affolés qui s'appellent des Grieux et Ravensvood n'aimaient pas comme lui d'un amour profond, mystérieux, invincible et fatal. «Des rêveriesdit Valentine voulant cacher son coeur. Elle prit une fraise, et la mangea.

Quand Bernardin de Saint-Pierre se promenait avec Rousseau, comme il lui demandait un jour si Saint-Preux n'était pas lui-même: «Non, répondit Jean-Jacques, Saint Preux n'est pas tout

Le mot d'amour, dit Walpole, avait été pour ainsi dire rayé par le ridicule, biffé du dictionnaire. On n'osait se dire amoureux. Chacun, après l'Héloïse, s'en vante, et tout homme est Saint-Preux. L'impression ne passe pas. Cela dure trente ans, toujours. Jusqu'en plein 93, Julie règne. Les Girondins la trouvent dans madame Roland. Comment expliquer un effet et si vif, et si profond?

Quant aux personnages, je sais bien qu'on rencontre, dans ses premiers romans, un peu trop de Renés en jupons, de petits-fils de Saint-Preux, d'ouvriers poètes et philosophes, de grandes dames amoureuses de paysans, et que tout ce monde-l

Et la phrase ne s'achève pas. Du même Saint-Preux: Oh! si bientôt tu pouvais tripler mon être!... Si bientôt un gage adoré... Espoir trop tôt déçu, viendras-tu m'abuser encore?...