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Gilbert souffrait cruellement de cette incertitude du lendemain. Il avait cinquante-deux ans. L'habitude du travail, l'air des champs, la vie pauvre l'avaient maintenu en belle santé. Sa force et la justesse de son coup de cognée étaient celles d'autrefois. Il bêchait comme un jeune. Il avait toujours cette marche aisée qu'ont les hommes parfaitement sains de corps, dont les muscles se tendent et se détendent en même temps, sans qu'un seul soit en retard. Sa barbe demeurait blonde. Il fallait être tout près pour compter quelques poils blancs dans cette fourrure de renard qu'il avait au menton. Quand, le dimanche, bien brossé, ayant bu un coup de vin, il dévalait le chemin qui va du bourg au Pas-du-Loup, plus d'un de ses compagnons, plus d'une des filles de Fonteneilles s'y trompaient et demandaient: «Quel est donc ce jeune gars qui rentre de si bonne heureS'il riait, ses yeux devenaient clairs, comme ceux d'un enfant qui croit

A l'abbé Roubiaux qui s'informait: Comment allez-vousIl répondit: Mal. Mais cela fut dit sur un ton de suprême indifférence. Et il ajouta: J'attends le passage du toucheur, pour lui parler d'un envoi de boeufs. Agriculteur jusqu'au bout, comme vous voyez. Et vous? Je devine ce que vous allez faire. Hélas!... Par commencez-vous? Par le hameau du Pas-du-Loup! Cinq maisons, pas une chrétienne!

Vous ne devez pas rentrer de la semaine au Pas-du-Loup, monsieur Cloquet, et votre fille Marie m'a bien recommandé de vous parler au passage. Ma fille? Oui, dit le gars dans l'ombre, nous nous sommes entendus: elle veut bien de moi, et moi, j'ai mon idée devers elle. Gilbert ne répondit rien pendant plusieurs minutes.

Un verre de vin? Vous avez soif, peut-être? C'est de bon coeur. Mais moi, je ne peux pas boire aujourd'hui. Non, je viens pour une chose qui est très sérieuse. Je vais voir toute la paroisse, et je commence par le Pas-du-Loup. Gilbert Cloquet, vous savez que l'

Les preuves, il les apportait. C'étaient les réponses recueillies dans les champs et dans les fermes. Il les vivait encore. Il en était ému, troublé, attristé, amusé. Il les racontait en y mettant le geste et l'accent. Il disait celles des habitants du Pas-du-Loup, et celles des moissonneurs, et les peurs, et les remises

Le soir était tombé depuis une heure; le médecin, mandé en hâte de Corbigny, venait de sortir de la maison du Pas-du-Loup. Un examen attentif et minutieux du blessé avait révélé, outre de très fortes contusions sur tout le corps, une côte fracturée. «Trois semaines de repos, avait dit le docteur, et vous reprendrez la cognée, mon braveL'évanouissement avait duré près d'une heure. Mais

La tête pendait, et un filet rouge coulait des lèvres sur la barbe fauve, tout emmêlée. Il fallut une demi-heure pour transporter Gilbert au Pas-du-Loup, qui était assez proche, cependant. Mais l'homme était lourd, et le bois épais.

Le long de la haie, Gilbert alors leva les bras. Marie! dit-il. Ma pauvre Marie, toi non plus tu n'avais pas de quoi vivre! Et pourtant, c'est moi qui t'ai élevée! Puis se reprenant, il ajouta: Un peu... comme j'ai pu... Et il s'enfuit vers le Pas-du-Loup, poursuivi par la voix diminuante du crieur qui disait: Une belle taure blanche

De tous ses voisins du Pas-du-Loup, il ne prévint que la mère Justamond. Quand il eut mis toutes choses en ordre et comme il voulait qu'elles fussent pour dormir pendant son absence, il s'habilla proprement, épointa sa barbe blonde, fit un paquet de hardes qu'il emporterait avec lui; puis il s'étendit sur son lit et dormit un peu. Avant le jour, il alla frapper aux vitres de la maison des Justamond. C'était convenu. La bonne femme entr'ouvrit la fenêtre, et se recula en même temps,