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Mis à jour: 27 juillet 2025
Le secretaire general repoussa son siege et se mit sur ses pieds. D'un geste solennel il congedia Despaux, qui voulait protester contre ses dernieres paroles. L'instant d'apres, on entendit de lourdes bottes marcher dans une chambre voisine. C'etaient les deux agents qui prenaient leur poste d'observation. Puis l'huissier de service introduisit le mysterieux inconnu par la porte du fond.
Monsieur Despaux, dit le secretaire general severement, un employe de la police ne doit pas avoir de vagues idees. Il sait ou ne sait pas. Alors, monsieur, je ne sais pas. Le secretaire general le regarda de travers, mais Despaux etait beaucoup plus fort que son chef, et soutint cette oeillade sans broncher.
Monsieur le secretaire general veut-il bien recevoir notre homme qui attend? demanda-t-il. Ah! ah! il attend... je l'avais oublie... Je pense que je ne suis pas au service du premier venu, monsieur Despaux... Si je vous chargeais specialement de l'interroger? Il refuserait de me repondre. Il l'a annonce? Tres nettement.
Petite parole, monsieur l'inspecteur! gronda-t-il entre ses dents serrees, je possede les bonnes graces du premier consul... je viens d'arreter l'homme le plus dangereux de ce siecle... quand je dis moi, je parle de M. le prefet. Cadoudal? l'interrompit Despaux, toujours souriant.
On vient d'en apporter la nouvelle, dit Despaux, et j'etais en route pour l'annoncer a M. le prefet. Despaux sortit sur un signe de son chef. Le fait dont je voulais vous entretenir, reprit tranquillement la delicieuse blonde, est la mise en chartre privee, par moi, d'un jeune etudiant en droit, nomme Rene de Kervoz, gendre futur de Jean-Pierre Severin...
Monsieur, monsieur! grinca Berthellemot, vous me repondez de la vie du premier consul! Despaux salua en ricanant et sortit a reculons. Quand M. Berthellemot rentra dans le cabinet du prefet, il avait l'air d'un chien battu. Loin de faire craquer ses doigts, il tourna ses pouces d'un air consterne. Voila tout ce que je puis faire, murmura-t-il, mettre M. Despaux en prison.
Pas possible! fit Despaux. Ce bon citoyen Fouche!... Le mot citoyen est raye de la langue officielle, je vous prie de vous en souvenir, monsieur Despaux!
La porte laterale s'ouvrit aussitot, montrant les deux agents le chapeau a la main. Allez voir au cabaret si nous y sommes, citoyens, leur dit Berthellemot; et en passant prevenez M. Despaux que je le mettrai demain a la disposition de ce bon M. Severin... pour une affaire tres serieuse, tres pressee, et qui regarde un ami devoue du gouvernement consulaire.
Prevenez M. Despaux qu'il ne quitte pas la prefecture, et vous-memes restez aux environs... Il y aura un service de nuit, s'il le faut... Allez!... Petite parole! il y a des gens pour qui on ne saurait trop faire. Voyez-vous, bon ami et voisin, reprit Berthellemot quand les deux agents eurent disparu, tout ici est ordonne, huile, graisse comme une mecanique en bon etat.
M. de Talleyrand disait qu'il faut aller jusqu'en Angleterre pour trouver des chefs plus forts que leurs commis. C'etait une bien mauvaise langue. Vous plait-il de le recevoir? demanda M. Despaux. Le secretaire general hesita. Attendez, monsieur l'inspecteur, attendez! repliqua-t-il. Comme vous y allez! on voit bien qu'aucune responsabilite ne pese sur vous.
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