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P. S. Il importe que madame d'Ervins ne sache pas que mon intention est de revenir en France. Léonce

M. de Serbellane souffroit de la manière la plus cruelle; je voyois sur son visage le combat de toutes les passions généreuses et fières; il étoit immobile devant une fenêtre, mordant ses lèvres, écoutant en silence les folles provocations de M. d'Ervins, et regardant seulement quelquefois le visage pâle et mourant de Thérèse, comme s'il avoit besoin de trouver dans ce spectacle des motifs pour se contenir.

O ma soeur! que n'avez-vous pu voir Léonce en ce moment! Non, vous ne m'auriez plus demandé de le quitter; l'expression triste, sombre, et presque toujours contenue qu'il avoit depuis quelque temps, disparut entièrement, et son visage s'éclaira, pour ainsi dire, par le sentiment le plus pur et le plus doux. Il mit un genou en terre, pour recevoir la main de madame d'Ervins, et, de la voix la plus émue, il lui dit: Pouvez-vous douter du pardon que vous daignez demander? Ce n'est pas vous, c'est moi qui suis le seul coupable; et cependant je vis, et cependant elle souffre mes plaintes, mes défauts, quelquefois même mes reproches. Aurois-je le droit de vous en adresser? non sans doute, et j'en ai moins encore le pouvoir; votre sort, votre courage, votre vertu, oui, votre vertu, entendez cette louange sans la repousser, me pénètrent de respect et de pitié; et si j'étois digne de me joindre

Le lendemain, Léonce et madame d'Ervins revinrent ensemble

Je passai devant M. d'Ervins, quelques momens après sa conversation avec madame du Marset, et je fus frappée de son air sérieux; comme je ne connois rien en lui de profond que son amour-propre, je ne doutai pas qu'il ne fût offensé de quelque manière. Thérèse me fit part des mêmes observations, et cependant, soit, comme elle me l'a dit depuis, qu'un sentiment funeste l'agitât, soit que cette fête, nouvelle pour elle, l'étourdît, et lui otât le pouvoir de réfléchir, son occupation de M. de Serbellane n'étoit que trop remarquable pour des regards attentifs. M. d'Ervins affecta de s'éloigner d'elle; mais j'aperçus clairement qu'il ne la perdoit pas de vue: j'en avertis M. de Serbellane; je comptais sur sa prudence: en effet, il évita constamment de parler

Ah! j'irai bientôt vous rejoindre; j'irai passer toutes mes années près de vous: croyez-moi, cette vie de jeunesse et d'amour est moins heureuse que vous ne pensez. Je suis uniquement occupée depuis quelques jours du sort d'une de mes amies, madame d'Ervins; c'est sa beauté même et les sentimens qu'elle inspire qui sont la source de ses erreurs et de ses peines.

M. d'Ervins a un frère méchant et dur, qui seroit capable, pour enlever

Tous les jours une circonstance nouvelle accroît mon amertume; j'étois étonné de ce que le départ de madame d'Albémar n'avoit pas encore eu lieu; je remarquois le séjour de madame d'Ervins chez elle, et j'avois fait de ce séjour même une sorte d'excuse

M. de Serbellane a sauvé son mari et elle, un mois après mon départ, des dangers que leur avoit fait courir la haine des paysans contre M. d'Ervins. Le courage, le sang-froid, la fermeté que M. de Serbellane a montrés dans cette circonstance ont touché jusqu'

Il me semble que dans votre dernière lettre vous vous exprimez moins bien sur madame d'Albémar: vous avez eu tort de recevoir aucune impression par ce que je vous ai écrit; je n'en dois faire sur personne. Conservez votre admiration pour madame d'Albémar; je serois malheureux de penser que je l'ai diminuée. Il circule des bruits sur madame d'Ervins; mais c'est impossible: la première fois qu'on me les a dits, j'ai tressailli; depuis, on les a démentis, tout-