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Deux heures après, j'étais en mer. L'Empereur, ses paroles, ses confidences, ses desseins avaient absorbé toute mon attention, toutes mes facultés, et ne m'avaient laissé ni le temps, ni la possibilité de m'occuper de moi. Lorsque je fus en pleine mer, mes idées se reportèrent sur le rôle extraordinaire que le hasard m'avait départi; je le contemplai avec orgueil; et je remerciai le destin de m'avoir choisi pour être l'instrument de ses impénétrables décrets. Jamais homme ne fut peut-être placé dans une situation aussi imposante que la mienne: j'étais l'arbitre des destinées de l'Empereur et des Bourbons, de la France et de l'Europe: d'un mot je pouvais perdre Napoléon; d'un mot je pouvais sauver Louis: mais Louis n'était rien pour moi; je ne voyais en lui qu'un prince placé sur le trône par des mains étrangères encore teintes du sang français; je voyais, en Napoléon le souverain que la France avait librement couronné pour prix de vingt ans de travaux et de gloire: le tableau des malheurs que la tentative de Napoléon pourrait attirer sur sa tête et sur la France ne s'offrit point

La triste lueur blanche du matin filtrait par mes fenêtres ouvertes... Je contemplai un instant Rarahu endormie, et puis je l'éveillai en l'embrassant: ... Ah! oui, Loti, dit-elle... c'est le jour, tu me réveilles, et il faut partir.

Je m'empressai, comme on peut le croire, d'aller voir les cartons de l'école d'Athènes, tracés par Raphaël, et je les contemplai long-temps avec délices. Puis je trouvai aussi

D'un geste affable et digne, il m'offrit une des deux chaises. Je la pris, sans cesser de le contempler. Il se sentit vaguement gêné. Muet, je le contemplai toujours. Il rougit. Je le contemplai impitoyablement. Il toussa. Je maintins ma contemplation. Il ôta sa calotte, il semblait avoir envie de pleurer. Mon regard ne le lâchait pas.

Sur la table, tout ce qu'il faut pour tout écrire et effacer tout. Devant la table, un vieux fauteuil en cuir. Dans les bras du fauteuil, un homme, non! un monsieur, grave, bien assis, jeune encore quoique très vieux, armé de lunettes miroitantes, et coiffé d'une calotte noire qui laissait descendre sur chaque tempe une mèche plate de cheveux poivre et sel. Je le contemplai.

Les murs du cabinet de travail, le plancher, le plafond même portaient des liasses débordantes, des cartons démesurément gonflés, des boîtes se pressait une multitude innombrable de fiches, et je contemplai avec une admiration mêlée de terreur les cataractes de l'érudition prêtes

Cette satisfaction me fut donnée, quand je contemplai dans l'âme de Venise, mon Être agrandi et plus proche de Dieu. L'Être de Venise. Cette qualité d'émotion, qui est constante dans Venise et dont chacun des détails de cette nation porte l'empreinte, seules la perçoivent pleinement les âmes douées d'une sensibilité parente.

L'imagination des Strasbourgeois faisant d'Attila le patron de leurs libertés modernes, si originale qu'elle paraisse, pâlit pourtant devant celle de deux ou trois villes d'Italie. On connaît la jolie capitale du Frioul, Udine, qui, plantée sur un dernier mamelon des Alpes, semble une vedette de l'Autriche aux portes de Venise. Udine, en latin Utinum, a depuis plus de mille ans la prétention d'avoir été fondée par Attila, et non-seulement elle, mais encore la montagne qui la soutient. Les plus vieilles chroniques de la Vénétie racontent que, pendant le siége d'Aquilée, le roi des Huns ne sachant faire hiverner ses troupes, prit la résolution de construire une place forte dans le voisinage, et choisit pour cela le lieu se trouve actuellement Udine. Ce lieu par malheur était une plaine; le roi voulait une montagne: que faire? L'armée se mit en devoir de lui en procurer une: chaque soldat apportant de la terre plein son casque et des pierres sur son bouclier, la colline s'éleva en trois jours comme par enchantement, et Attila y bâtit Udine . Cette fable passait au XIIIe siècle pour une vérité qu'il eût été imprudent de nier trop haut dans les murs de la ville des Huns. Le célèbre chroniqueur Otto de Freisingen, qui l'entendit de la bouche même des habitants, n'en éprouva qu'un sentiment d'admiration. «Je contemplai, dit-il, l'œuvre gigantesque accomplie en si peu de temps par une si grande multitudeAu XVIe siècle, la foi en cette tradition n'avait point faibli, et un patriarche udinois,

«Je me levai doucement, ouvris promptement la porte et je contemplai un des plus jolis groupes de fées qu'un peintre puisse imaginer. Il se composait d'un petit garçon et de deux petites filles; la plus âgée n'avait pas plus de six ans; ils ressemblaient

«Je la contemplai d'abord avec une émotion religieuse; ce sommeil si calme d'une femme que j'adorais, et qui se trouvait chez moi, loin de toute surveillance, livrée