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Je lui donnerais raison si elle se contentait d'affirmer qu'il ne faut pas abuser de la poésie subjective et du sentiment personnel. Il est certain que trop de poètes restent enfermés dans leur Moi, s'analysant avec complaisance, épiant leurs moindres sensations pour nous les décrire, ramenant avec une regrettable insistance la conversation sur leurs peines de coeur et leurs déceptions en amour. Ces confidences intimes sont de la poésie; elles ne peuvent être toute la poésie. La description d'un Moi est décidément un sujet trop mince. Le poète, reclus en lui-même, n'a plus aucune occasion de se renouveler, de se développer; il tourne dans un cercle d'idées et de sentiments de plus en plus étroit. En même temps qu'il se retire de nous, il nous éloigne de lui. Quelle sympathie réelle peut nous porter vers cet homme qui n'a pas une pensée pour nous? Il restera donc enfermé dans son splendide isolement, et perdra presque toute action sur les âmes. Que le poète commence donc par vivre sa vie personnelle; que jeune il chante son amour, ses désirs et ses mélancolies. Mais cette poésie de la vingtième année ne saurait lui suffire. Qu'ensuite il sorte de lui-même. Qu'il s'aperçoive que les hommes existent, qu'il y a d'autres intérêts que les siens, d'autres souffrances que les siennes. Qu'il nous parle de nous-mêmes; qu'il s'intéresse

Au point de vue général du mouvement historique, l'opposition subjective entre la tradition et la nouveauté apparaît ainsi comme une force ralentissante, quelque chose de semblable au moment d'inertie physique. Dans l'économie de l'histoire universelle, la tâche qui incombe au traditionalisme consiste

Sur ce dernier point, je crois intéressant de remarquer que Bérillon se contente d'affirmer sans rien prouver. On aurait été curieux d'avoir sous les yeux une statistique de bons élèves et de mauvais élèves, et d'étudier le pourcentage des hypnotisables dans ces deux catégories. C'est ainsi que nous procédons en psychologie expérimentale, nous donnons nos chiffres, et nous les laissons parler. L'habitude maintenant est si bien prise que lorsque nous rencontrons une affirmation sans preuves, nous la considérons comme une impression subjective, sujette

Le MISANTHROPE, reprend sans s'émouvoir Gautier, une véritable ordure... Je dois vous dire que je suis très mal organisé d'une certaine façon. L'homme m'est parfaitement égal. Dans les drames, quand le père frotte sa fille retrouvée comme les boutons de son gilet, ça m'est absolument indifférent, je ne vois que les plis de la robe de sa fille. Je suis une nature subjective... Oui, je vous dis ce que je sens. Après ça, ces choses-l

M. Ferdinand Brunetière, que j'aime beaucoup, me fait une grande querelle . Il me reproche de méconnaître les lois mêmes de la critique, de n'avoir pas de critérium pour juger les choses de l'esprit, de flotter, au gré de mes instincts, parmi les contradictions, de ne pas sortir de moi-même, d'être enfermé dans ma subjectivité comme dans une prison obscure. Loin de me plaindre d'être ainsi attaqué, je me réjouis de cette dispute honorable tout me flatte: le mérite de mon adversaire, la sévérité d'une censure qui cache beaucoup d'indulgence, la grandeur des intérêts qui sont mis en cause, car il n'y va pas moins, selon M. Brunetière, que de l'avenir intellectuel de notre pays, et enfin le choix de mes complices, M. Jules Lemaître et M. Paul Desjardins étant dénoncés avec moi comme coupables de critique subjective et personnelle, et comme corrupteurs de la jeunesse. J'ai un goût ancien et toujours nouveau pour l'esprit de M. Jules Lemaître, pour son intelligence agile, sa poésie ailée et sa clarté charmante. M. Paul Desjardins m'intéresse par les belles lueurs tremblantes de sa sensibilité. Si j'étais le moins du monde habile, je me garderais bien de séparer ma cause de la leur. Mais la vérité me force

La moitié objective de l'actualité et de la réalité est entre les mains du sort et, par suite, changeante; la moitié subjective, c'est nous-mêmes, elle est par conséquent immuable dans sa partie essentielle. Aussi, malgré tous les changements extérieurs, la vie de chaque homme porte-t-elle d'un bout

Il reste que je «juge», si j'ose encore m'exprimer ainsi, les cinq dernières productions de notre art dramatique d'une manière toute subjective et sur le plaisir qu'elles m'ont fait. Ce n'est pas glorieux, mais c'est tout ce que je puis.

Toute poésie étant subjective, et consistant dans une attitude mentale que nous prenons en présence des choses plutôt que dans une qualité qui leur serait inhérente, il n'y a aucune raison pour que la nature ait le privilège de déterminer en nous cette attitude. Qu'un objet soit naturel ou artificiel, peu importe, il sera poétique dans la mesure il pourra nous inciter

En ces temps derniers on abusa un peu de cette poésie subjective. D'innombrables poètes atteints d'un psittacisme morbide et prétentieux s'appliquèrent

Tout deux ont innové en fait de langage; leurs ouvrages sont les origines de la langue que nous parlons: ils sont tous deux pour nous comme une jeune antiquité: mais les innovations de Madame de Staël répondent mieux aux besoins de la pensée et du sentiment, celles de M. de Chateaubriand aux vœux de l'imagination. La langue de Madame de Staël n'est pas aussi simple qu'elle est vraie; celle de M. de Chateaubriand, avec un plus grand air de simplicité, a quelque chose de plus factice et de plus prémédité; sa parole est arrangée avec un art infini, mais elle est arrangée; et toutefois elle ne manque pas de vérité subjective, l'auteur étant un ou s'étant fait un avec son langage. Il a réveillé, vivifié les mots par des acceptions nouvelles, par des combinaisons imprévues, dont le motif, pour l'ordinaire, est plein de poésie: il a consacré la simplicité des tours, l'aisance et le naturel des mouvements; c'est par les mots surtout qu'il exerce du prestige; nul n'en a de plus beaux; et souvent une familiarité de bon goût relève