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A peine a-t-il commencé qu'il s'arrête et me montre dans la forêt, sur l'autre rive, un point lumineux; je ne sais d'abord ce qu'il veut m'indiquer, mais bientôt nous distinguons un grand feu; des pieux supportent une toile, sous laquelle des hommes paraissent s'abriter et se chauffer; le chant ou le bruit de nos pas ont décelé notre présence; un des hommes éclairés par l'âtre se lève et pousse un cri d'appel, lugubre comme un croassement de corbeau; par trois fois il le répète; le souvarys très bas m'explique que c'est l'appel des bandes de la montagne; il n'est point rassuré, mais ajoute qu'avec le temps qu'il fait elles ne quitteront sans doute pas leur abri; sur ses indications, nous nous éloignons les uns des autres, le souvarys passe le premier, moi ensuite, le drogman le dernier; nous marchons en étouffant nos pas et en rasant la montagne; comme les éclairs illuminent par instants la vallée, nous cachons tout ce qui brille et attire le regard. Nous avons dépassé la ligne du feu et au bout d'un quart d'heure nous sommes déj

Après une assez pénible montée, nous voici au sommet de la montagne; c'est un désert de roche je range mon escorte; les silhouettes se découpent sur le ciel et, au loin, séparée par un large et profond pli de terrain, la ligne des montagnes, qui dominent la vallée de Dibra, coupe l'horizon. Nous nous enfonçons sur le plateau et mes souvarys, par habitude, rectifient la position, se divisent en peloton d'avant, d'arrière et de centre et, prêts

C'est au pont que notre escorte d'El-Bassam et nos chevaux nous quittent, pour être remplacés par d'autres venus d'Okrida. Ceux qui sont venus jusqu'ici ont ordre de ne pas franchir le fleuve, et mon drogman et moi passons comme nous pouvons, nous et nos bagages, sur l'autre rive avec l'aide de gens du pays que le mudir ou maire de Kouks nous envoie. Ainsi transbordés, nous déjeunons frugalement près de l'eau sous des hêtres. Mais l'heure s'écoule, et, comme soeur Anne, nous ne voyons rien venir sur la route d'Okrida. La position devient délicate; que faire dans ce village sans la moindre ressource? et si nous attendons trop longtemps, quand arriverons-nous? Après maints pourparlers, le mudir me fournit un âne, sur lequel on charge nos bagages et que conduira un homme du pays. C'est tout ce que l'on peut trouver ici; un souvarys, mon drogman et moi ferons la route

Après une légère collation de fruits et de pain de maïs, arrosée d'un verre d'excellent raki, que ne dédaignent pas mes souvarys, quoique musulmans, nous faisons ample provision de tabac et repartons la nuit tombante; la route franchit des collines basses, dont les terres sont cultivées et , ç