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Cette impression est différente, sur des sujets quelquefois semblables, de celle qui se dégage de la Légende des Siècles. Victor Hugo écrit l'histoire, non seulement pittoresque, mais morale de l'humanité. Il déroule cette histoire en une série de petites épopées lyriques, avec des surprises, des coups de théâtre, des explosions d'amour ou d'indignation, des vers immenses faits pour être clamés sur quelque promontoire, par un grand vent, dans les crépuscules. Victor Hugo cherche des drames et montre le progrès de l'idée de justice, M. Leconte de Lisle ne voit que des spectacles étranges et saisissants, qu'il reproduit avec une science consommée, sans que son émotion intervienne. On le lui a beaucoup reproché. Assurément, chaque lecteur est juge du plaisir qu'il prend, et je crains que M. Leconte de Lisle ne soit jamais populaire; mais on ne peut nier que les sociétés primitives, l'Inde, la Grèce, le monde celtique et celui du moyen âge ne revivent dans les grandes pages du poète avec leurs mœurs et leur pensée religieuse. Il n'est pas impossible de s'intéresser

Réclamations énergiques d'un groupe de nordistes qui voulaient entendre la Marseillaise. Et, sans se faire prier, l'obéissant pianiste, avec une condescendance qui dénotait plus de facilité musicale que de convictions politiques, attaqua vigoureusement le chant de Rouget de Lisle. Ce fut le grand succès du concert.

«Leconte de Lisle, prononcera M. Homais, est complètement dépourvu de sensibilité. Je n'approuve pas, monsieur, que le poète s'isole et se désintéresse de son siècle. En a-t-il même le droit? Je me le demande. Au reste, j'ai peu lu cet auteur. J'ai vu ses Erynnies

Vous rappellerai-je son influence sur tout le dix-neuvième siècle? Sans doute il a lui-même profité de tout le dix-huitième; même en amour, dans sa façon d'aimer et dans sa préoccupation de l'effet qu'il produit, il a souvent été comme un Valmont sublime; il a subi profondément l'influence de Rousseau (et je crois, celle de la poésie anglaise, dans une mesure qu'il m'est difficile de déterminer): mais presque toute la littérature du dix-neuvième siècle a subi l'influence de Chateaubriand. Faguet, vous vous en souvenez, dit qu'il a renouvelé notre imagination. Gautier l'appelait le sachem du romantisme. Tout dernièrement, M. Victor Giraud, dans l'Introduction aux Pages choisies de Chateaubriand, a montré, avec une brièveté précise, et qui, je crois, n'oublie rien d'essentiel, ce que lui doivent Lamartine, Hugo, Vigny, Musset, Sand, Balzac, Thierry, Michelet, Lamennais, Montalembert, Lacordaire, même Villemain et Cousin, même Auguste Comte (quand il développe le génie social du catholicisme), et aussi Baudelaire, Leconte de Lisle, même Taine, même Renan, qui ne l'aime point. J'indique encore Vogüé, et m'arrête l

Il y avait aussi les maîtres venus pour encourager l'élève: Gautier, Banville, Augier, Leconte de Lisle, tous les fronts ombragés du vert laurier, tous, excepté Hugo, qui était ailleurs... On frappa les trois coups.

M. José-Maria de Heredia est donc, pour conclure, un excellent ouvrier en vers, un des plus scrupuleux qu'on ait vus, et qui apporte dans son respect de la forme quelque chose de la délicatesse de conscience et du point d'honneur d'un gentilhomme. Et M. de Heredia est aussi (car l'un ne va jamais sans l'autre) un excellent poète, quoique un peu trop retranché dans sa vision d'un univers décoratif. Sa poésie, qui n'a pas l'étendue de celle de son maître Leconte de Lisle, en a l'intensité avec quelque chose de fier et de triomphant qui est bien

Et Mme Daudet revient élogieusement sur le compte de Leconte de Lisle... Quant

D'ailleurs, qui ne se souvient de ses articles de critique musicale que sa fille Judith Gautier, de l'Académie Goncourt, vient de réunir en volume, avec un soin pieux et qui sont d'une rare et étonnante justesse d'appréciation! Leconte de Lisle était un fervent de Wagner et Alphonse Daudet, dont j'aurai l'occasion de parler, avait l'âme musicale la plus tendre.

Accablé de cette inspiration sublime, il s'endormit, la tête sur son instrument, et ne se réveilla qu'au jour. Les chants de la nuit remontèrent avec peine dans sa mémoire comme les impressions d'un rêve. Il les écrivit, les nota et courut chez Dietrich. Il le trouva dans son jardin, bêchant de ses propres mains des laitues d'hiver. La femme du maire patriote n'était pas encore levée; Dietrich l'éveilla; il appela quelques amis, tous passionnés comme lui pour la musique et capables d'exécuter la composition de de Lisle. Une des jeunes filles accompagnait. Rouget chanta. À la première strophe, les visages pâlirent;

Or, l'union de ces deux sentiments semble devoir être, dans l'art, le produit extrême d'une civilisation très vieille et très savante, comme est la nôtre. Ainsi rien n'est plus moderne, sous ses formes bouddhiques, grecques ou médiévales, que la poésie de M. Leconte de Lisle. L'homme comprend sur le tard que contre l'Anankè, contre le mal universel, rien ne vaut mieux et rien n'est plus fort que la protestation du contemplateur qui ne veut pas pleurer. Peut-être aussi qu'