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Proche de la mesme Isle il y en a une autre plus petite, & presque de la mesme forme, sur laquelle quelques-uns de nos Matelots estoient montez en un autre voyage precedent, lesquels me dirent & asseurerent y avoir trouvé sur le bord de la mer, des poissons gros comme un boeuf, & qu'ils en tuerent un, en luy donnant plusieurs coups de leurs armes par dessous le ventre, ayans auparavant frappé en vain une infinité de coups, & endommagé leurs armes sur les autres parties de son corps, sans le pouvoir blesser, par la grande dureté de sa peau, bien que, d'ailleurs il soit quasi sans deffence & fort massif.

Le P. Dolbeau tousjours plein de zele, prit le premier l'essor pour les Montagnais, car il ne pouvoit vivre sans exercer la charité laquelle Dieu avoit infuse dans son ame. Il partit le second jour de Décembre pour y cabaner, apprendre leur langue, les catechiser & courir les bois avec eux, mais ayans par la grace de Dieu surmonté toutes ses autres difficultez qui se rencontrent en semblables occasions, a fumée qui est en grande abondance dans leurs cabanes, notamment lors qu'il fait un temps nebuleux & de neige, luy pensa perdre la veuë qu'il n'avoit des-ja guere bonne, & fut plusieurs jours sans pouvoir ouvrir les yeux qui luy faisoient une douleur extreme, tellement que dans l'apprehension que ce mal augmentait il fut contraint de les quitter, après deux mois de temps & revenir

Ils se disposerent pour ce voyage & ayans laissé Frere Charles & les autres Religieux avec les RR. PP. Jesuites & imploré le secours de leurs sainctes prieres, ils partirent le 19e jour de Juillet 1628, par un tres-mauvais temps, de maniere qu'encor bien qu'ils eussent le vent de Nordest, & leur chemin au Surouest, ils ne purent faire se jour l

Messieurs les Chefs ayans ouy & consideré les raisons de ce bon Pere, & que sans apprehension ny de la mort, ny de la faim, il vouloit s'exposer dans des hasards autant perilleux que dangereux, louerent son zèle, approuverent sa resolution & le prierent de partir au plustost, crainte qu'estant surpris par les ennemis, ils ne vinssent

Ils adorerent donc de donner la chasse au premier Navire marchand Espagnol qu'ils rencontreroient, sous l'esperance qui ayans des Religieux dedans, ils auraient du crédit allez pour leur en faire apporter de la plus prochaine ville, ce qui fut fait comme ils l'avoient projecté, car ayant rencontré une barque marchande, ils s'en rendirent les maistres, & l'arresterent jusques

Le soir tout nostre equipage estant de retour, les Sauvages ayans crainte, ou marris du tort qu'ils avoient faict aux François, tindrent conseil entr'eux & adviserent en quoy & de combien ils les pouvoient avoir trompez, & s'estans cottisez apporterent autant de pelleteteries, & plus que ne valloit le tort qu'ils avoient faict, ce que l'on receut, avec promesse d'oublier tout le passé, & de continuer tousjours dans l'amitié ancienne, & pour asseurance & confirmation de paix, on tira deux coups de canon, & les fit on boire un peu de vin, ce qui les contenta fort, & nous encor' plus car

Le sieur de Champlain envoya le sieur Boullé son beau frere avec quelques, autres François vers Tadoussac, pour voir si on y en pourroit faire, mais ayans experimenté les eaux par le feu ils n'en purent tirer la plaine main, disans pour excuse, mais veritablement, que l'eau n'y estoit pas propre, bien qu'ils l'eussent, fait consommer dans des placques de plomb qu'ils y avoient portées, par l'ordre du sieur de Champlain.

Au contraire s'il s'estoit monstré patient, resolu, constant & mesme farouche dans les tourmens; en tel cas comme ils en avoient mangé la chair & les entrailles, ils seichoient les nerfs & les os au Soleil, puis les ayans mis sur le sommet des montagnes, ils les tenoient pour des Dieux, les adoroient & leur faisoient des sacrifices. Voyla comme entre les peuples les plus brutaux mesme, la patience dans les tourmens, & la confiance parmy les difficultez a tousjours esté en estime, jusques

Dans les disgraces plustost que parmy les prosperitez on recognoist le vray amy du coeur, d'avec celuy qui ne l'est que par interest. Les Sauvages Montagnais desireux de nouveautez, ayans sçeu la venue des Anglois

Pendant qu'on disposoit leur petit faict, ils s'informèrent du Pere Nicolas par le moyen du Truchement Huron, mais ayans appris qu'ils l'avoient noyé au dernier saut, avec nostre petit disciple Auhaitsique, ils en furent fort affligez, & contraincts de s'en retourner