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Traquées comme de vils animaux, abruties par l'eau de feu, décimées par le feu et les maladies, nos hordes errantes ne sont plus que l'ombre d'un peuple. Notre religion, nos vainqueurs la méprise, et ils veulent nous courber devant le bois du Crucifié. Ils outragent nos femmes, tuent nos enfants et brûlent nos villages.

Mais les Feroïens sont restés déprimés et meurtris de trop de coups si longtemps supportés. Les longues persécutions acharnées leur ont donné une empreinte indélébile de résignation abrutie, et ce je ne sais quoi d'effarouché, de «chien battu», qu'ont les créatures qui, de génération en génération, vécurent en supportant de si dures privations, et furent traquées sans merci.

Traquées depuis la veille dans leurs bois, chassées par les fusillades de leurs retraites et de leurs bauges, les bêtes se trouvaient prises au milieu d'hommes menaçants. De partout elles s'attroupèrent. Cent chouettes effarées par le jour battaient des ailes contre les sapins. Une armée de perdrix alertes piétait devant les premières sections de grenadiers survenus, l'arme au bras, et les guêtres boueuses. Les éteules se couvrirent d'animaux divers glissant entre les fétus, les herbes folles. Des lièvres se blottirent

Le retour au coron fut lugubre. Quand les femmes rentrèrent les mains vides, les hommes les regardèrent, puis baissèrent la tête. C'était fini, la journée s'achèverait sans une cuillerée de soupe; et les autres journées s'étendaient dans une ombre glacée, ne luisait pas un espoir. Ils avaient voulu cela, aucun ne parlait de se rendre. Cet excès de misère les faisait s'entêter davantage, muets, comme des bêtes traquées, résolues