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TIMON. Oui; vous entendez l'imposteur vous flatter, vous le voyez dissimuler, vous connaissez son artifice grossier, et cependant vous l'aimez, vous le nourrissez, vous le réchauffez dans votre sein. Soyez pourtant bien sûrs que c'est un parfait scélérat. LE PEINTRE. Je ne connais personne de ce caractère, seigneur. LE POÈTE. Ni moi non plus.

Je vous entends au pôle dans l'éternel silence la vie a cessé, la dernière mousse a fini; l'ours lui-même regarde de loin et s'éloigne en grondant. Vous, vous restez encore, vous vivez, vous aimez, vous témoignez de Dieu, vous réchauffez la mort. Dans ces déserts terribles, vos touchantes amours innocentent ce que l'homme appelle la barbarie de la nature. LE P

Je vous entends au pôle, dans l'éternel silence, la dernière mousse a fini: l'ours lui-même regarde de loin et s'éloigne en grondant; vous, vous restez encore; vous vivez, vous aimez, vous témoignez de Dieu, vous réchauffez la mortCependant la ville nouvelle s'élève de toutes parts.

Et puis ce bruit s'apaise, et l'âme qui s'endort Nage dans l'infini, sans aile, sans effort, Sans soutenir son vol sur aucune pensée, Mais immobile et morte, et vaguement bercée, Avec ce sentiment qu'on éprouve en rêvant Qu'un tourbillon d'été vous porte, et que, le vent Vous prêtant un moment ses impalpables ailes, Vous planez dans l'éther tout semé d'étincelles, Et vous vous réchauffez, sous des rayons plus doux, Au foyer des soleils qui s'approchent de vous: Ainsi la nuit en vain sonne l'heure après l'heure, Et, quand on vient fermer la divine demeure, Quand sur les gonds sacrés les lourds battants d'airain Tournent en ébranlant le caveau souterrain, Je m'éloigne