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Mis à jour: 17 juin 2025
Grand-père s'étant lié avec les roulants qu'il fournissait de tabac, je fus remis en présence de Nazzarena. J'étais tourmenté du désir de lui donner quelque chose, d'autant plus que Fernand de Montraut, juge autorisé, m'avait affirmé qu'on fait toujours des cadeaux aux dames. Le choix seul m'embarrassait. Or, je cachais dans un tiroir une collection de billes en cornaline auxquelles j'étais attaché comme
Je ne dormis guère de la nuit, et dans un demi-sommeil je confondais la guerre sacrée de l'indépendance et la perte définitive de Nazzarena. Mon amour faisait partie de cette liberté que célébrait grand-père et pour laquelle il avait pris un fusil. Au matin, j'étais fermement résolu
Une des mégères sortit de la plus prochaine roulotte sa longue tête jaune et l'accusa de perdre son temps. On m'appelle, m'avertit Nazzarena. Ce qu'il y a d'ouvrage pour un départ! Adieu, adieu, mon petit amoureux, je te souhaite une autre bonne amie. Tu es zentil, tu la trouveras.
Et moi, loin d'être reconnaissant de cette indulgence que je m'explique mieux aujourd'hui par l'incertitude de mes parents sur les influences que j'avais subies et sur la façon de me reconquérir, j'appelais de toutes mes forces récupérées ma douleur d'amour que tous ces incidents avaient recouverte, en me répétant: «Nazzarena part demain. Nazzarena part demain.»
La fin brusque de ma première tendresse cette pauvre minute où il me fut donné de voir Nazzarena dans le soleil me causa une pareille déception, un pareil découragement. Jour après jour, j'avais édifié en moi ce sentiment d'abord si vague, et puis si grave et si riche. Sans cesse j'y ajoutais quelque chose: un sourire, une parole, une rencontre et même une moquerie qui venait d'elle; ou bien c'était l'admiration pour ses exercices d'écuyère; ou j'avais seulement passé sur la place du Marché et vu sa roulotte. Elle remplissait ma vie beaucoup plus que je ne le soupçonnais, et maintenant il ne m'arrivait plus rien. Ce vide, jusqu'alors inconnu, m'était plus pénible qu'une véritable douleur. Je tâchais de m'y agiter sans aucun succès, car je n'imaginais pas encore le parti qu'on peut tirer du souvenir. Comment aurais-je su qu'il est possible de vivre hors de l'instant présent? Et de Nazzarena partie, de Nazzarena perdue pour toujours, ce qui me restait, c'était moins sa pensée qu'une langueur répandue en moi par son départ, langueur où je me complaisais, où je la retrouvais encore, et qui me rendait incapable de m'intéresser
Le même jeune homme basané qui avait joint nos têtes avec ses mains, me retrouvant un jour en conversation avec Nazzarena, lui baragouina de nouveau une phrase dans leur jargon en me désignant du doigt, et tous deux éclatèrent de rire. Moi, j'aurais pleuré.
Les voici, les voici. D'abord les voitures qui portent la tente et les bancs et tous les accessoires. Quels tristes chevaux les traînent! Je cherche le coursier noir de Nazzarena, mais il ne se distingue pas des autres haridelles. Puis ce sont les roulottes habitées. L'une ou l'autre de leurs minces cheminées fume: on prépare le dîner pour la route qui sera longue. Sur un balcon d'arrière,
Et rien n'est plus joli que l'idylle si timidement ingénue de l'enfant et de la petite bohémienne Nazzarena qui s'en va, un matin, sans se retourner, sur la, route, dans un soleil qui ne s'oubliera plus. On croirait lire un chapitre inédit des Confessions, retrouvé, reconstitué dans toute sa limpide fraîcheur.
Où irais-je? Confondant la dureté de ma famille et l'exil de Nazzarena, je ne songeais pas
Je sais, déclarai-je avec un peu d'emphase, que vous vous appelez Nazzarena. Aussitôt elle se réjouit de ma science: Ah! ah! il sait mon nom. Mais ce n'est pas Nazzarena, c'est Nazarre- na. Répétez. Je dus apprendre son accent. Après quoi elle m'interrogea: Et vous? François. Comme le saint d'Assise. Et d'où êtes-vous? Oh! d'ici, voyons. Comment aurais-je pu être d'ailleurs?
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