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Mis à jour: 29 juillet 2025
Mon domestique n'y est pour rien, Basil. Vous n'imaginez pas que je lui laisse arranger mon appartement. Il dispose mes fleurs, quelquefois, et c'est tout. Non, j'ai fait cela moi-même. La lumière tombait trop crûment sur le portrait. Trop crûment, mais pas du tout, cher ami. L'exposition est admirable. Laissez-moi voir.... Et Hallward se dirigea vers le coin de la pièce.
Dorian ne répondit pas; il arriva nonchalamment vers son portrait et se tourna vers lui.... Quand il l'aperçut, il sursauta et ses joues rougirent un moment de plaisir. Un éclair de joie passa dans ses yeux, car il se reconnut pour la première fois. Il demeura quelque temps immobile, admirant, se doutant que Hallward lui parlait, sans comprendre la signification de ses paroles. Le sens de sa propre beauté surgit en lui comme une révélation. Il ne l'avait jusqu'alors jamais perçu. Les compliments de Basil Hallward lui avait semblé être simplement des exagérations charmantes d'amitié. Il les avait écoutés en riant, et vite oubliés...son caractère n'avait point été influencé par eux. Lord Henry Wotton était venu avec son étrange panégyrique de la jeunesse, l'avertissement terrible de sa brièveté. Il en avait été frappé
Mais ne manquerez-vous pas votre train? dit nonchalamment Dorian Gray en montant les marches et ouvrant sa porte avec son passe-partout. La lumière du réverbère luttait contre le brouillard; Hallward tira sa montre.
Je n'aime pas cette façon de parler de votre vie conjugale, Harry, dit Basil Hallward en allant vers la porte conduisant au jardin. Je vous crois un très bon mari honteux de ses propres vertus. Vous êtes un être vraiment extraordinaire. Vous ne dites jamais une chose morale, et jamais vous ne faites une chose mauvaise. Votre cynisme est simplement une pose.
Mais si, par un hasard malheureux, d'autres yeux que les siens découvraient le portrait et en constataient l'horrible changement?... Que ferait-il, si Basil Hallward venait et demandait
Vous connaissez la nouvelle, Basil, dit lord Henry, un soir que Hallward venait d'arriver dans un petit salon particulier de l'hôtel Bristol, où un dîner pour trois personnes avait été commandé.
Le vent détacha quelques fleurs des arbustes et les lourdes grappes de lilas se balancèrent dans l'air languide. Une cigale stridula près du mur, et, comme un fil bleu, passa une longue et mince libellule dont on entendit frémir les brunes ailes de gaze. Lord Henry restait silencieux comme s'il avait voulu percevoir les battements du coeur de Basil Hallward, se demandant ce qui allait se passer.
Vous n'ouvrez jamais la bouche quand vous peignez et c'est horriblement ennuyeux de rester planté sur une plate-forme et d'avoir l'air aimable. Demandez-lui de rester. J'insiste pour qu'il reste. Restez donc, Harry, pour satisfaire Dorian et pour me satisfaire, dit Hallward regardant attentivement le tableau.
Ali! qu'entendez-vous par être bon, s'écria Basil Hallward. Oui, reprit Dorian, s'appuyant au dossier de sa chaise, et regardant lord Henry par dessus l'énorme gerbe d'iris aux pétales pourprés qui reposait au milieu de la table, qu'entendez-vous par être bon, Harry?
Les femmes sont merveilleusement pratiques, murmura lord Henry, beaucoup plus pratiques que nous. Nous oublions souvent de parler mariage dans de semblables situations et elles nous en font toujours souvenir. Hallward lui mit la main sur le bras. Finissez, Harry.... Vous désobligez Dorian. Il n'est pas comme les autres et ne ferait de peine
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