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Je vous remercie infiniment, madame, dis-je froidement, car j'étais encore maître de moi-même; mais si vous avez oublié que votre fille fut ma femme et la mère de Suzanne, je m'en souviens, moi, et ce n'est pas mademoiselle de Haags qui la remplacera ici! Vous pourriez plus mal tomber, riposta ma belle-mère, qui ne perdait jamais contenance. Peut-être, répondis-je, mais pas beaucoup plus mal.

A dîner, le couvert de mademoiselle de Haags se trouva placé, non près du mien, ma belle-mère, je l'ai dit, était très-forte, mais près de celui de Suzanne, qui ne me quittait pas plus l

Ce n'est pas bien ça, dit-elle tout haut sans se gêner: c'est ennuyeux. J'aime mieux quand vous chantez fort, et quand vous tournez les yeux en haut. Mademoiselle de Haags jeta

Une femme restée dans le coupé se pencha par la portière et lui cria: Surtout, n'oubliez pas les cailles rôties! Cette voix, ce visage m'étaient connus; je fis un plongeon dans mes souvenirs, et je retrouvai au fond, tout au fond, le profil de mademoiselle de Haags, celle que ma belle-mère m'avait si obligeamment destinée autrefois.

Je ne partageais pas l'étonnement de ma belle-mère. Ces belles éducations et ces excellents principes ne peuvent donner, suivant les natures, que d'admirables résultats, ou de très-mauvais. Et certainement mademoiselle de Haags n'était point prédestinée

Je ne revis plus mademoiselle de Haags et, bien mieux, je ne sus que très-longtemps après ce qu'elle était devenue.

Mademoiselle de Haags, ajouta ma belle-mère d'un accent triomphant, est originaire d'une très-vieille famille catholique de Belgique, et je regrette, mon gendre, de devoir vous dire qu'elle a été élevée au Sacré-Coeur de Louvain. Je murmurai quelques paroles de politesse, tout en maudissant intérieurement ma belle-mère et sa tirade.

Je ne crois pas que madame Gauthier m'eût compris, mais elle me remercia avec tant d'effusion que je crus qu'elle allait m'embrasser. Et mademoiselle de Haags, qu'allez-vous en faire? lui dis-je pour l'apaiser. Ma foi, je n'en sais rien... Elle a assez d'esprit pour se tirer d'affaire. C'est égal, mon gendre, c'est une jolie fille et une femme supérieure.

C'était bien mademoiselle de Haags, les lèvres rouges, les cheveux d'un blond insolent, les yeux bistrés, agrandis par le crayon noir, les joues fardées, mais toujours belle. Elle rencontra mon regard en retirant sa tête de la portière, et je ne sais si elle me reconnut. Je restai planté l

Quelques jeudis s'écoulèrent: mademoiselle de Haags se trouvait toujours l