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Le roi Humbert fait son malin, depuis quelques jours, parce qu'il fut interviewé par notre camarade Calmette. Il faut pourtant bien qu'il se dise qu'il n'est pas le seul

On attendait, avec une curiosité frémissante, le plaidoyer de Me Chenu. On savait que, après l'excellente plaidoirie de Me Seligmann défendant Gaston Calmette et le Figaro contre les accusations de M. Caillaux, ce serait le vrai, le seul réquisitoire, celui qui oserait demander tout le châtiment. Et Me Chenu ne se déroba point: sa plaidoirie, par la précision des arguments, par l'esprit sobre, voilé de deuil, par la hauteur, la noblesse de la pensée, par la pureté de la langue, par les grands coups d'aile, est l'un des beaux morceaux oratoires de ce temps. On a pu lire cette plaidoirie in extenso dans les comptes rendus sténographiques. On en relira plus tard des fragments dans les anthologies de l'éloquence judiciaire. Me Chenu annonce tout de suite qu'il évitera les digressions fastidieuses: «Après tant d'incidents tumultueux et divers, mes premières paroles seront peut-être pour vous étonner: je vais vous parler de l'assassinat de Gaston Calmette et je prends même l'engagement de ne pas vous parler d'autre choseMais, cependant, il est bien obligé de parler de M. Caillaux qui a eu un rôle dans le drame et il nous donne ce portrait de l'ancien ministre des Finances: «M. Caillaux a d'exceptionnelles qualités d'esprit, une mémoire prodigieuse, mais avec des lacunes et des défaillances inexplicables, une haute intelligence, mais dépassée par l'opinion que, visiblement, il en a, d'une ambition sans frein ni limite, mais curieusement impatiente des obstacles, comme législateur faisant les lois, comme ministre les faisant appliquer, mais ne pouvant, pour lui, en supporter le joug comme citoyen: étendant sa main souveraine sur les trois pouvoirs, cherchant