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Le bouleversement y est demeuré pareil, c'est toujours le même chaos de marbres funéraires, d'emblèmes mutilés, de stèles renversées. Les quelques débris humains que les Boxers n'avaient pas eu le loisir de broyer avant leur déroute traînent aux mêmes places; aucune main pieuse n'a osé les ensevelir

On n'a pas oublié son rôle héroïque en 1900, dans la cathédrale du Peï-Tang assiégée par les boxers. Les épreuves subies

Elles étaient seules, la nuit un millier de Boxers vinrent hurler

Pendant deux mois, les rages de destruction, les frénésies de meurtre se sont acharnées sur cette malheureuse «Ville de la Pureté céleste», envahie par les troupes de huit ou dix nations diverses. Elle a subi les premiers chocs de toutes les haines héréditaires. Les Boxers d'abord y ont passé; Les Japonais y sont venus, héroïques petits soldats dont je ne voudrais pas médire, mais qui détruisent et tuent comme autrefois les armées barbares. Encore moins voudrais-je médire de nos amis les Russes; mais ils ont envoyé ici des cosaques voisins de la Tartarie, des Sibériens

Et cependant, dix hommes contre deux cents Boxers, c'est bien tout ce qu'il faut; ils ne sont tenaces et terribles que derrière des murs, ces gens-l

Et comme tout est changé, depuis l'automne, dans la concession catholique! Au lieu de l'accablement et du silence, c'est la vie et la pleine activité. Huit cents ouvriers presque tous Boxers, affirme l'évêque, avec un beau sourire de défi travaillent

Ces cadavres de Boxers, qui s'entassaient tout le long du vaste pourtour désespérément défendu, emplissaient l'air d'une odeur de peste; ils attiraient les chiens qui, dans les moments d'accalmie, s'assemblaient pour leur manger le ventre; alors, les derniers temps, on tuait ces chiens du haut du mur, on les pêchait avec un croc au bout d'une corde, et c'était une viande réservée aux malades et aux mères qui allaitaient.

Tout était plein de sang, de cervelle jaillie des crânes brisés. Non seulement des boulets tombaient par centaines chaque jour, mais les Boxers dans leurs canons mettaient aussi des cailloux, des briques, des morceaux de fer, des cassons de marmite, ce qui tombait sous leurs mains forcenées. On n'avait pas de médecins, on pansait comme on pouvait, et sans espoir, les grandes blessures horribles, les grands trous dans les poitrines. Les bras des fossoyeurs volontaires s'épuisaient

Des mines sautaient de différents côtés, engloutissant du monde et des pans de mur. Dans le gouffre que fit l'une d'elles, disparurent les cinquante petits bébés de la crèche, dont les souffrances au moins furent finies. Et, chaque fois, c'était une nouvelle grande brèche ouverte pour les Boxers qui se précipitaient, c'était une entrée béante pour la torture et la mort...

Des équipes de Chinois parmi lesquels on nous a prévenus qu'il y a des espions et des Boxers entretenant dans notre palais le feu de deux fours souterrains, nous ont chauffés toute la nuit par en dessous, plutôt trop. A notre réveil d'ailleurs, c'est comme hier une illusion d'été, sous nos légères vérandas, aux colonnettes vertes peinturlurées de lotus roses. Et un soleil tout de suite brûlant monte et rayonne sur le pèlerinage presque macabre que je vais faire