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Nous jugeâmes aisément que Rose aimait le plaisir avec fureur; nous le lui dîmes, elle en convint. Les tableaux qu'elle avait retracés avaient ranimé son tempérament; ils avaient produit le même effet sur nous. Mon papa en présentait des preuves parlantes: elle s'en saisit, et, pour nous prouver le charme séducteur qu'elle y trouvait, elle conduisit elle-même le cher objet qu'elle tenait, et nous fit cent caresses dont nous la payâmes par cette sensation délicieuse après laquelle elle soupirait sans cesse. Comme elle était arrivée la première au but, elle arrêta mon papa et, nous adressant la parole: Achevez d'avoir en moi la même confiance que je vous ai montrée; ce que nous avons fait tous les trois, depuis hier, m'a totalement ouvert les yeux et m'a donné la liberté de vous raconter ce que j'ai fait avec Vernol. Viens donc, papa, viens

Très volontiers, Rose; mais il faut que la dernière cérémonie en soit. Ah! de tout mon coeur. Mais Vernol a eu le mouchoir de Laurette, il faut aussi les unir. Y consens-tu? Soit, comme tu le désires. Elle accourut prendre nos mains qu'elle mit l'une dans l'autre; elle nous fit embrasser, nos bouches se rencontrèrent; elle porta sa main sur mes tétons et nous fit appeler mari et femme.

Mes talents s'étaient perfectionnés. Musicienne, pinçant la harpe avec délicatesse, chantant avec goût, déclamant avec intelligence, j'avais formé une société j'admis Rose et Vernol. Bientôt il eut par l

Je ne m'étais pas encore consultée, ma chère Eugénie, je n'avais pas fouillé dans les replis de mon âme et, croyant n'avoir pour Vernol que ce sentiment qu'on nomme amitié, je lui en parlai sur ce ton. Mais un service de mon père, en me demandant si c'était l

Je n'avais rien perdu de ce discours; Rose vint, m'entraîna, courut chez sa mère et obtint facilement pour elle et pour Vernol ce qu'elle lui demandait. Je la quittai et fus passer le reste de la journée chez une parente. Pendant ce temps-l

Vernol était dans une impatience prodigieuse; mais, ce que je n'aurais pas attendu de celle de Rose, elle ne perdit rien de sa gaieté. Pour moi, dont la volupté était plus délicate, je jouissais par les yeux, par les mains; mais j'étais moins empressée d'arriver au but, que j'envisageais avec plus de satisfaction en exaltant le désir, et je me trouvais en cela d'accord avec mon papa. Vernol et Rose furent donc obligés de modérer leur impatience, ce qui fut plus facile

Je m'aperçus bientôt que mon père les étudiait avec attention; il jugea Vernol et sa soeur. Il me dit que Rose en savait plus que sa nourrice ne lui en avait enseigné, et que si, sur le plaisir et la jouissance, elle était plus ignorante que moi, ce dont il doutait, elle avait grande disposition

Quand elle eut fini son récit elle était entrée dans un détail plus étendu qu'avec moi, surtout en ce qui regardait Vernol, je repris la parole: Tu ne sais pas, cher papa, ce que Rose m'a dit encore, elle ne te rend pas compte de tout. Ma chère Laure, m'a-t-elle ajouté, je me suis aperçue que Vernol avait pris pour toi la plus forte passion, et même il m'en a fait l'aveu.

Une aventure Rose brisa plusieurs lances avec trop d'effronterie et d'imprudence acheva de m'aliéner d'elle et de Vernol, lorsqu'ils m'en eurent fait un détail que je sus tirer d'eux. Je fus convaincue que la délicatesse des sentiments n'habitait point leurs coeurs, et qu'ils n'avaient l'un et l'autre que ceux de la passion la plus effrénée et la plus indiscrète.

Si Vernol le met