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A peine les glaces qu'avoit durcies le sombre hiver se détachoient-elles des monts, les vents toujours irrités troubloient le calme des forêts, la douce approche du printems ne ranimoit point encore la nature mourante, et cependant l'impatient Attila devançant la saison guerrière, assemble déj

L'été mûrissoit les blonds épis, le soleil embrâsoit les airs, et les roses mourantes penchoient leurs tiges desséchées; les nuits, presqu'aussi brûlantes que les jours, ne calmoient point la chaleur; le sommeil fuyoit les mortels: mais un orage, suivi d'une douce pluie, avoit rafraîchi les fleurs, le feuillage et les gazons. Bazine, que l'orage a agitée, et que ses inquiètes pensées tourmentent encore, lorsque toute la nature est calmée; Bazine, qu'un trouble plus doux que le repos, ravit au sommeil, se lève avec l'aurore, et admire l'amante de Céphale; les gouttes de la pluie, encore suspendues aux fleurs, aux brins d'herbes, se changent en perles, en saphirs, en émeraudes. Les premiers rayons du jour brillent sur cette humide vapeur, et l'écharpe d'Iris s'étend sur toute la nature. Les premiers chants des oiseaux ne troubloient qu'avec douceur la tranquillité des airs; une si belle aurore promettoit une riante matinée: la princesse désire en jouir, et s'égarer sous les voûtes de feuillage qu'elle aperçoit dans une prairie que borde l'Elbe, fier de ses eaux; une longue chaîne de montagnes borne l'horizon. C'étoit en cet endroit que Bazine vouloit aller respirer l'air pur et balsamique des prés et des bocages; mais elle ne peut jouir d'aucun plaisir s'il n'est partagé, et elle envoie promptement chercher Berthilie, qui demeuroit avec son père dans le palais du roi de Thuringe; elle vint promptement, demi-éveillée, demi-parée, et applaudit au projet de la princesse: la vertueuse et bonne Eusèbe, qui ne quittoit jamais sa chère élève, fut aussi de la promenade, et suivit de loin ces nymphes légères, qui, courant sur les fleurs sans les fouler, n'y laissoient que la trace passagère qu'y eûssent imprimée les zéphirs. Berthilie avoit retrouvé toute sa gaieté; Bazine jouissoit mieux de sa douce mélancolie, et toutes deux s'abandonnoient