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{p.173} Nous vîmes Londres en détail: ancien banni, je servais de cicerone aux nouveaux réquisitionnaires de l'exil que la Révolution prenait, jeunes ou vieux: il n'y a point d'âge légal pour le malheur. Au milieu d'une de ces excursions, nous fûmes surpris d'une pluie mêlée de tonnerre et forcés de nous réfugier dans l'allée d'une chétive maison dont la porte se trouvait ouverte par hasard. Nous y rencontrâmes le duc de Bourbon: je vis pour la première fois,

La révolution avait en effet détrôné les rois, même aux cartes, et remplacé Alexandre, César, David et Charlemagne par quatre philosophes: Voltaire, Rousseau, La Fontaine et Molière. Elle avait également substitué aux valets des réquisitionnaires républicains. Bref, figurez-vous un tableau de Chardin: La veillée de famille après le repas du soir.

Mais rien ne décourageait la généreuse hospitalité des Bretons. L'habitude qu'ils avaient de cacher les prêtres et les jeunes gens réquisitionnaires, les avait rendus industrieux, et ils avaient beaucoup d'adresse et de sang-froid pour dérober les fugitifs aux recherches des républicains. Plusieurs ont été fusillés pour avoir donné asile aux Vendéens. Le dévouement des autres n'en était pas diminué: hommes, femmes, enfans, avaient pour nous la bonté et les précautions les plus actives. Une pauvre petite fille, sourde et muette, avait compris les dangers des fugitifs, et allait sans cesse les avertir, par ses gestes, du péril qu'ils couraient. Les menaces de la mort, l'argent, rien n'ébranlait la discrétion des plus jeunes enfans. Les chiens mêmes avaient pris en aversion les soldats qui les battaient toujours; ils annonçaient leur approche en aboyant, et ont sauvé ainsi bien du monde. Au contraire, ils ne faisaient jamais de bruit quand ils voyaient les pauvres brigands; leurs maîtres leur avaient appris

Nous étions cantonnés depuis trois mois, lorsque la division reçut l'ordre de se porter sur Stinward. Les Autrichiens avaient fait une démonstration pour se porter sur Poperingue, et le deuxième bataillon du Pas-de-Calais fut placé en première ligne. La nuit qui suivit notre arrivée, l'ennemi surprit nos avant-postes, et pénétra dans le village de la Belle, que nous occupions; nous nous formâmes précipitamment en bataille. Dans cette manœuvre de nuit, nos jeunes réquisitionnaires déployèrent cette intelligence et cette activité qu'on chercherait vainement ailleurs que chez les Français. Vers six heures du matin, un escadron des hussards de Wurmser déboucha par la gauche, et nous chargea en tirailleurs, sans pouvoir nous entamer. Une colonne d'infanterie, qui les suivait, nous aborda en même temps

SCÈNE V. Minuit. Dans la ville de Saint-Christophe, reprise par las républicains. Au milieu de la place, un feu de joie est allumé; les gardes nationaux de Chaillac font brûler les meubles des citoyens réputés royalistes. La porte de l'église est ouverte. Des factionnaires y surveillent les prisonniers. Des volontaires et des réquisitionnaires des localités environnantes, de toute condition, équipés militairement de toute manière, s'agitent autour du feu ou devant les maisons, demandant, achetant ou pillant des vivres, selon les ressources ou le bon vouloir des habitants. Les gens de la ville qui ne se sont pas enfuis ou cachés montrent en général beaucoup d'empressement