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Quand Pétoine eut entendu, il poussa du coude Tancrède, qui porta son doigt

Arrêtez! s'écrie le maître d'armes, stupéfait. Et, au milieu de l'étonnement général car toute la compagnie était confidente de ce combat il ajouta, en s'avançant vers Pétoine: Vous êtes blessé; ôtez votre pantalon. Pétoine obéit. Le coup était léger, l'adversaire ayant, malgré lui, retenu la main devant cette parade imprévue. Mais, enfin, la peau était entamée.

Vois-tu, disait Pétoine, tant que je n'aurai pas fait baiser la doublure de mes chausses

Le lendemain matin, c'était leçon d'escrime, une leçon que Pétoine et Tancrède recevaient avec une particulière mauvaise volonté. C'était, cependant, un bon vieux maître d'armes, plusieurs fois réengagé, qui la donnait, et de la vieille école, aujourd'hui presque disparue. Car le maître d'armes de régiment est volontiers devenu, aujourd'hui, un élégant gentleman. Le père Trousse-Faquin était sensiblement d'une autre génération. Très expert dans son art, il n'avait d'ennemi, au monde, que la langue française. Mais ce qu'il lui en faisait voir! Vous lui auriez promis la couronne de Danemark, avec le titre d'Hamlet XXVII, que vous ne l'auriez pas empêché de dire un «contre de carpe» et le «poumon» de l'épée, sans préjudice du verbe «feinter», qu'il employait jusque dans ses temps les plus invraisemblables. Mais,

Patience! reprit Pétoine, on verra bien. Et, comme la musique avait jeté au vent ses dernières volées, que le public se dispersait lentement par les rues avoisinantes et que les belles filles aux chevelures noires n'étaient plus que comme un vol rare d'hirondelles dans le petit nuage gris de poussière qui flottait encore sur la chaussée, Pétoine et Tancrède rentrèrent

Et ça n'empêcha pas que Pétoine, après avoir retiré sa veste, lui flanqua une gifle monumentale pour lui apprendre

Et, comme toujours, Pétoine et Tancrède causaient des embêtements de la vie du soldat. Tous les deux, fils du peuple, ils se plaignaient amèrement de l'invasion de l'ancienne noblesse dans les rangs de l'armée, par suite des beautés démocratiques du volontariat. Les régiments étaient maintenant pleins de godelureaux titrés qui faisaient leur tête au nez de l'humble fantassin. Ces messieurs avaient toujours de l'argent dans leur poche pour s'offrir mille douceurs en dehors du service, que c'en était tout

Comme il convient, les soldats en permission abondaient en cette cohue au mouvement lent de flux et de reflux sur le sable, mer vivante se gonflant et s'aplanissant suivant les caprices de l'harmonie. Tels le fusilier Pétoine et le fusilier Tancrède qui marchaient, côte