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Rassemblons ces traits. Un parnassien qui est un sentimental et un railleur qui fait des tragédies; un raffiné qui a l'âme populaire et un ironique qui a l'âme enthousiaste... Ne vous le disais-je pas que M. François Coppée, lui du moins, est bien de Paris? Il est même le seul de nos poètes qui soit de Paris

Quand il s'agit des poèmes de M. Coppée, souvent certes on peut parler de «chefs-d'oeuvre» au sens habituel, mais plus souvent et mieux encore au sens le mot était pris autrefois dans les confréries d'ouvriers des arts manuels. Ce sont bien «chefs-d'oeuvre» en ce sens, ses toutes premières poésies, du temps qu'il faisait ses preuves de maîtrise dans l'atelier parnassien: le Fils des armures , le Lys , Bouquetière , le Jongleur , Ferrum est quod amant , etc., et plus tard les Récits épiques, cette Légende des siècles en miniature, plus soignée que la grande, de fabrication plus élégante, mieux polie et vernissée. Quelles perles que le Pharaon , l'Hirondelle du Bouddha , les Deux tombeaux ! Disons le mot, cela fait songer

On put croire d'abord que le jeune poète parnassien n'avait vu dans ces récits qu'un exercice amusant et difficile de versification, quelque chose comme le plaisir d'écrire en français des vers latins (si j'ose cette catachrèse) sur des sujets réfractaires

Les poètes abondent depuis quelques mois: d'anciens reparaissent après une éclipse plus ou moins longue; de nouveaux s'élèvent comme des astres au firmament. Ce qui distingue les derniers volumes de vers que j'ai sous les yeux, c'est qu'ils sont fort différents les uns des autres. Autrefois, presque tous les aèdes se ressemblaient, chantant tous sur le même rythme parnassien.

M. Jean Moréas et ses amis prennent en outre avec la rime quelques libertés qu'on peut aussi défendre. J'ai jadis récité dévotement, en bon parnassien, les litanies de Sainte-Beuve

Mais ces choses ne sont rien encore, le pis est que M. Paul Delair fait des vers déplorables. Il est certainement un poète plus médiocre que M. Lomon et M. Deroulède, ce qui m'a stupéfié. On, ne saurait s'imaginer les incorrections grammaticales, les tournures baroques, les cacophonies abominables qui emplissent le drame. Les termes impropres y tombent comme une grêle, au milieu de rencontres de mots, d'expressions qui tournent au burlesque. A notre époque la science du vers est poussée si loin, le premier parnassien venu fabrique des vers superbes de facture et retentissants de belles rimes, on reste consterné d'entendre rouler pendant quatre heures un pareil flot de vers rocailleux et mal rimés. Si M. Paul Delair croit être un poète parce qu'il a abusé l

Il a commencé par être un parnassien pur, un artiste voluptueux et fier, uniquement dévot aux mystères de la forme. Il a écrit le Lys et l'Enfant des armures et ciselé d'irréprochables petites «légendes des siècles». En même temps il montrait, dans ses délicieuses Intimités, une sensualité fine et languissante, maladive un peu. Il pouvait mal tourner.

Non, non, ne croyez pas que les poètes soient lus. Les plus heureux sont récités quelquefois, ce qui n'est pas la même chose. Mais, il faut être juste, ne croyez pas davantage que tous méritent d'être lus. On a dit souvent que rien n'est plus commun aujourd'hui que l'art de faire les vers et que jamais on n'a vu une telle habileté technique, une telle «patte» chez tant de jeunes versificateurs. Cela peut être le sentiment d'un chroniqueur qui lit vite et mal. La vérité, c'est que beaucoup tournent passablement un sonnet dans le goût parnassien, comme beaucoup, au siècle dernier, tournaient un couplet

Rien de plus digne, d'ailleurs. Le groupe auquel on a donné un moment le nom de parnassien représentait en somme toute la poésie jeune, sous le second empire. Tandis que les chroniqueurs pullulaient, que tous les nouveaux débarqués couraient

Puis il entra dans le cénacle parnassien et son esprit y fit des acquisitions nouvelles. Il acheva d'y apprendre l'adoration de la beauté plastique. Il sut mieux voir, mieux jouir des formes. Il s'efforça, avec quelques autres jeunes gens, de pousser plus loin qu'on ne l'avait fait encore l'art de combiner exactement de beaux mots qui suscitent de belles images.