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La vérité éclatait plus claire que le jour. Plus assommé que s'il eût reçu un coup de barre de fer sur la tête, éperdu, glacé d'horreur; Martial eut cependant assez d'énergie pour ranger tant bien que mal les lettres, et remettre le coffret en place. Puis il regagna son appartement en chancelant, se tenant aux murs. C'est elle, murmura-t-il, qui a empoisonné Marie-Anne!

L'amitié cérémonieuse de Lacheneur, il la tenait pour sincère. Il croyait aux respects étudiés de Jean. Les empressements presque serviles de Chanlouineau ne l'étonnaient pas. Enfin, de ce que Marie-Anne le recevait sans colère, il concluait qu'il s'avançait dans son esprit et dans son cœur. Ayant oublié, il s'imaginait que les autres ne se souvenaient pas.

Tous trois se dirigèrent vers la maison; ils y retrouvèrent Philippe. Marie-Anne se mit au piano et joua une berceuse de Chopin, pendant que Magda versait le thé dans les tasses. Philippe s'approcha pour lui aider; leurs mains involontairement se frôlèrent. Magda en eut une secousse; Philippe murmura: «Oh pardond'une voix encore émue des confidences qu'il avait faites sous les aulnes.

Longtemps elle tint embrassé dans une étreinte convulsive ce fils qu'elle tremblait de ne plus revoir, puis rassemblant toute son énergie, elle le repoussa en prononçant ce seul mot: Va!... Il sortit... et lorsque s'éteignit, sur la route, le roulement de la voiture qui l'emportait, Mme d'Escorval et Marie-Anne se laissèrent tomber

Jean!... malheureux! tu as dit cela, toi, mon frère!... Je l'ai dit. Il faut qu'on nous sache mortellement brouillés, pour que jamais, quoi que je fasse, on ne vous accuse de complicité, toi ou Maurice d'Escorval. Marie-Anne était comme pétrifiée. Il est fou!... murmura-t-elle. En ai-je véritablement l'air?...

Mais les patelinages de cette réconciliation forcée ne trompaient pas plus l'inepte tante Médie que la perspicace Mme Blanche. Ah! je ferai sagement de rester sur le qui-vive, pensait la parente pauvre. Dieu sait avec quel bonheur ma chère nièce m'enverrait rejoindre Marie-Anne. Peut-être, en effet, quelque pensée pareille traversa-t-elle l'esprit de Mme Blanche.

Marie-Anne lui disait: Qu'as-tu? Tu es si belle, si au-dessus de nous toutes, si charmante, si enchanteresse, que j'en arrive

Elle avait aux lèvres son meilleur, son plus doux sourire, quand elle aborda Marie-Anne. Pourtant elle était embarrassée, elle ne savait trop de quel prétexte colorer sa visite, et pour gagner du temps elle feignait d'être très-essoufflée, presque autant que tante Médie. Ah!... on n'arrive pas aisément chez vous, chère Marie-Anne, dit-elle enfin, vous demeurez sur une montagne...

Lacheneur demeura confondu... Il voulut répondre, il ne le put... Il ne trouvait au service de sa rage que les plus épouvantables menaces ou un torrent d'injures... Marie-Anne, alors, s'avança vivement. La preuve, monsieur le duc, dit-elle d'une voix vibrante, est la parole de cet homme, qui, d'un mot librement prononcé, vient de vous rendre... de vous donner une fortune...

Marie-Anne devait saisir avidement l'idée si habilement présentée par Martial. Oui, s'écria-t-elle, le comte de Lavalette, protégé par une royale connivence, réussit