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Natacha avait raison. Dologhow, qui n'aimait pas la société des dames, venait souvent néanmoins, et l'on eut bientôt découvert, sans qu'il en fût dit un mot, qu'il était attiré par Sonia. Celle-ci ne l'aurait jamais avoué, bien qu'elle l'eût deviné et qu'elle devînt rouge comme une cerise, chaque fois qu'il paraissait; il venait dîner presque tous les jours, et ne manquait jamais, ni un spectacle, ni les bals de demoiselles de Ioghel, lorsque les Rostow s'y trouvaient. Il témoignait

«Mon cher comte, vous êtes un de mes meilleurs élèves, il faut que vous dansiez, lui dit le petit Ioghel. Voyez comme il y a de jolies demoiselles! et il adressa la même demande

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, se dit Natacha, toujours la même chose, toujours le même ennui, me fourrerSautant lestement de marche en marche, elle monta au second et entra chez Ioghel. Deux gouvernantes y étaient en train de causer avec M. et Mme Ioghel; le dessert, composé d'un plat de quatre mendiants, était posé sur la table, et l'on discutait vivement sur la cherté de l'existence

«Nicolas, iras-tu au bal chez Ioghel? Va, je t'en prie, il te le demande instamment, et Vasili Dmitritch a promis d'y aller. n'irais-je pas pour obéir

Mais bien au contraire! s'empressa de lui dire Ioghel, en manière de consolation. Vous ne faisiez pas grande attention, c'est vrai, mais vous aviez des dispositions, vous en aviez

Personne ne dormait encore. La jeunesse avait soupé en revenant du théâtre, et s'était groupée autour du piano. Lorsque Nicolas entra dans la salon, il se sentit pénétré par ces effluves d'amour pleines de poésie qui régnaient dans leur maison, et qui semblaient, après la déclaration de Dologhow et le bal de Ioghel, s'être concentrées, comme avant l'orage, sur la tête de Sonia et de Natacha. Vêtues de bleu toutes les deux, et telles qu'elles avaient paru au théâtre, jolies, gentilles, et s'en rendant bien compte, elles riaient et causaient auprès du piano. Véra et Schinchine jouaient aux échecs dans le salon. La comtesse, en attendant le retour de son mari et de son fils, faisait «une patience» que suivait avec attention une vieille dame, noble et pauvre, qu'ils avaient recueillie. Denissow, les yeux brillants, les cheveux ébouriffés, assis au piano, un pied rejeté en arrière, tapait les touches de ses gros doigts, et plaquait des accords, en roulant les yeux et en cherchant, de sa petite voix enrouée, mais juste, un accompagnement au quatrain qu'il venait de composer en l'honneur de la Magicienne: «Magicienne, prends-tu l'invincible pouvoir D'éveiller dans mon coeur les notes endormies? Oh, dis-le-moi, d'où vient la flamme qui, ce soir,

«Les plus jolis bals de Moscou sont ceux de Ioghel», disaient les mères, en regardant leurs filles danser les nouveaux pas qu'elles venaient d'apprendre; jeunes filles et jeunes garçons étaient du même avis, dansaient jusqu'

Quoique Ioghel n'acceptât pas la mazurka comme une danse classique, tous étaient enthousiasmés de la façon dont Denissow l'avait dansée; on venait le choisir

Comment, par quel procédé inconnu cette petite comtesse, élevée par une émigrée française, avait-elle pu et su s'assimiler, sous la seule impression de son air natal, ces mouvements, inimitables et indescriptibles de l'enfant du peuple, si vrais, si typiques, si russes en un mot, et que le fameux pas du châle de Ioghel aurait depuis longtemps lui avoir fait oublier? Lorsqu'on la vit se préparer