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Fermés au reste du monde par leur barrière de frimas, les Esquimaux sont, plus que tout autre peuple, restés en dehors des influences étrangères, en dehors de notre civilisation qui brise et transforme ce qu'elle touche. La science préhistorique a vite compris qu'ils lui offraient un type intermédiaire entre l'homme actuel et l'homme des temps disparus. Quand on entra chez eux pour la première fois, ils étaient en plein âge d'os et de pierre , tout comme les Guanches quand on les découvrit; leur fer et leur acier sont d'importation très récente et presque contemporaine. Les Européens de la période glaciaire ne sauraient avoir mené une vie très différente de celle que mènent aujourd'hui les Inoïts dans leurs champs de neige. Comme on vit maintenant au Groenland et au Labrador, on vivait jadis

Les Guanches (c'est le nom que les Espagnols leur ont donné) étaient une nation robuste et de haute taille, mais maigre et basanée: la plupart avaient le nez plat; ils étaient vifs, agiles, hardis et naturellement guerriers; ils parlaient peu, mais fort vite; ils étaient si grands mangeurs, qu'un seul homme mangeait quelquefois dans un seul repas vingt lapins et un chevreau. Suivant la relation du docteur Sprat, il reste encore dans l'île de Ténériffe quelques descendans de cette ancienne race qui ne vivent que d'orge pilé, dont ils composent une pâte avec du lait et du miel; on leur en trouve toujours des provisions suspendues dans des peaux de boucs, au-dessus de leurs fours. Ils ne boivent pas de vin, et la chair des animaux n'est pas une nourriture qui les tente. Ils sont si agiles et si légers, qu'ils descendent du haut des montagnes en sautant de rocher en rocher. Ils se servent d'une sorte de pique longue de neuf ou dix pieds, sur laquelle ils s'appuient pour s'élancer ou pour glisser d'un lieu

On trouve aussi dans Sprat que les Guanches emploient les pierres dans leurs combats, et qu'ils ont l'art de les lancer avec autant de force qu'une balle de mousquet. Cadamosto assure la même chose, et s'accorde avec Sprat dans la plus grande partie de cette relation. Ils disent tous deux, sur le témoignage de leurs propres yeux, que ces barbares jettent une pierre avec tant de justesse, qu'ils sont sûrs d'atteindre au but qu'on leur marque; et avec tant de force, que d'un petit nombre de coups ils brisent un bouclier, et si loin, qu'on la perd de vue dans l'air. Ainsi les peuples sauvages, en ajoutant

Scory nous apprend que les anciens Guanches avaient un officier public pour chaque sexe, avec le titre d'embaumeur, dont le principal office était de composer une certaine préparation de poudres différentes et de plusieurs herbes mêlées ensemble, et liées avec du beurre de chèvre; qu'après avoir lavé soigneusement les corps morts, ils les frottaient pendant quinze jours avec ce baume, en les exposant au soleil, et les tournant sans cesse jusqu'

Les Guanches racontent qu'ils ont plus de vingt grottes de leurs rois et de leurs grands hommes, inconnues, même parmi eux, excepté

Si l'on s'en rapporte aujourd'hui aux plus anciens Guanches, il y avait parmi leurs ancêtres une tribu particulière qui avait l'art d'embaumer les corps, et qui le conservait comme un mystère sacré qui ne devait jamais être communiqué au vulgaire. Cette même tribu composait le sacerdoce, et les prêtres ne se mêlaient point avec les autres tribus par des mariages; mais, après la conquête de l'île, la plupart furent détruits par les Espagnols, et leur secret périt avec eux. La tradition n'a conservé qu'un petit nombre d'ingrédiens qui entraient dans cette opération: c'était du beurre mêlé de graisse d'animal, qu'on gardait exprès dans des peaux de chèvre. Ils faisaient bouillir cet onguent avec certaines herbes, telles qu'une espèce de lavande qui croît en abondance entre les rocs, et une autre herbe nommée lara, d'une substance gommeuse et glutineuse qui se trouve sur le sommet des montagnes; une autre plante, qui était une sorte de cyclamen ou pain de pourceau; la sauge sauvage, qui croît partout dans les montagnes; enfin plusieurs autres simples qui faisaient de ce mélange un des meilleurs baumes du monde. Après cette préparation, on commençait par vider le corps de ses intestins, et le laver avec une lessive faite d'écorce de pin, séchée au soleil pendant l'été, ou dans une étuve en hiver. Cette purification était répétée plusieurs fois. Ensuite on faisait l'onction au dedans et au dehors, avec grand soin de la laisser sécher

Les Guanches ont dans ces lieux funèbres des vases d'une terre si dure, qu'on ne peut venir

Quant aux moeurs des aborigènes, que l'on nomme Guanches, on les représente comme très-barbares au temps de la conquête. Ils prennent, disent les voyageurs de ce temps, autant de femmes qu'ils le désirent. Ils font allaiter leurs enfans par des chèvres. Tous leurs biens sont en commun, c'est-

[Note 21: Comme les anciens navigateurs connaissaient les Canaries, on peut conjecturer que cet art d'embaumer les corps a été enseigné aux Guanches par les