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Mis à jour: 8 mai 2025


Nous commençâmes l’année 1768 dans cette baie nommée baie Fortescû, au fond de laquelle est le port Galant. Le plan de la baie et du port est fort exact dans M. de Gennes. Nous n’avons que trop eu le loisir de le vérifier, y ayant été enchaînés plus de trois semaines, avec des temps dont le plus mauvais hiver de Paris ne donne pas l’idée.

Spahis, empoignez cette canaille. Arrêtez, mes enfants. Vous êtes musulmans; ne commettez pas un acte injuste. Je veux qu'Allah m'abandonne entre deux cavaleries, si Salem a quitté le douar ce matin! Devant ce serment, les spahis hésitèrent. C'est une rébellion, vociféra Fortescu. Caïd Hamda-bel-Hassen, fais bien attention. Je vais envelopper ton douar et vous pousser tous au bordj.

Comme si une fée bienveillante eût entendu ce monologue et eût voulu satisfaire les souhaits de Fortescu, une détonation retentit et un sifflement strident vibra près de son oreille, mais si près qu'il en sentit le vent. Il se retourna avec une vivacité et une prestesse que n'aurait pu faire soupçonner son ventre de cavalier bien nourri.

Justement, le capitaine Fleury lui avait dit le matin même au déjeuner: Fortescu, méfiez-vous; vous vous faites rouler par les zouaves dans votre service de popotier en chef; le cuisinier m'a assuré qu'il manquait trois poules depuis qu'ils sont campés près du bordj. Et voyez quel guignon! une quatrième avait disparu.

Environ trois semaines après, le lieutenant Fortescu, pipe en bouche et canne en main, se promenait paisiblement comme un honnête bourgeois, au milieu des buissons de genévriers et de myrtes qui entourent le bordj d'El-Meridj. Le ciel était d'indigo, le soleil radiait et les hirondelles arrivaient en foule. Pour la première fois depuis le commencement de l'année, il avait sorti son vêtement de coutil et s'était coiffé d'un grand chapeau de feuille de palmier, présent d'un caïd du voisinage, Hamdabel-Hassen. Tout en fumant sa vieille bouffarde, il tapait de sa canne de jonc,

Mais Fortescu enveloppé dans son caban et tirant d'énormes bouffées de sa pipe, sur le seuil de la porte du Bordj, ne voyant pas sortir ce vieux qu'il se préparait

Pas tant de compliments, répliqua brutalement Fortescu qui professait le plus grand mépris pour la civilité puérile et honnête, aussi bien française qu'arabe. Nous savons qui tu es, mon noble seigneur, et ce dont tu es capable. Des hommes de ta tribu ont tiré ce matin même sur des officiers du bordj. Des hommes de ma tribu! s'exclama Hamda-bel-Hassen. Est-il possible?

A la porte! vociféra Fortescu furieux; mon père est-il un vagabond comme le tien? Filez tous deux, ou je vous fais chasser

Tu te moques de moi, caïd. Est-ce que je connais tes sauvages. Un négro se trouvait avec eux. Un négro! Il n'y de nègre au douar que mon serviteur Salem. Salem, viens ici. Un grand nègre, jeune et vigoureux, sortit d'une tente, étonné et riant, montrant ses éblouissantes molaires. C'est lui! s'écria Fortescu, je le reconnais. Je l'ai chassé du bordj il y a trois semaines.

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