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Mis à jour: 8 juin 2025


Elle se nommait Ilka, et je prévoyais dans sa possession la sauvagerie magyaresque de sa race, plus volontaire que fantasieuse; il se dégageait de son corps svelte une énergie et comme une bravoure d'écuyère bottée; ses mains de patricienne longues et tissées de nerfs délicats mais tenaces et tendues comme des cordes de mandoline, accusaient dans l'activité fébrile des doigts une inquiétude persistante. Tandis que je parlais ou plutôt que je murmurais près d'elle des déclarations brèves plus crânes et moins niaises que des fadaises amoureuses, elle me contemplait, se renversant, analysant tout en moi, trahissant

La fin brusque de ma première tendresse cette pauvre minute il me fut donné de voir Nazzarena dans le soleil me causa une pareille déception, un pareil découragement. Jour après jour, j'avais édifié en moi ce sentiment d'abord si vague, et puis si grave et si riche. Sans cesse j'y ajoutais quelque chose: un sourire, une parole, une rencontre et même une moquerie qui venait d'elle; ou bien c'était l'admiration pour ses exercices d'écuyère; ou j'avais seulement passé sur la place du Marché et vu sa roulotte. Elle remplissait ma vie beaucoup plus que je ne le soupçonnais, et maintenant il ne m'arrivait plus rien. Ce vide, jusqu'alors inconnu, m'était plus pénible qu'une véritable douleur. Je tâchais de m'y agiter sans aucun succès, car je n'imaginais pas encore le parti qu'on peut tirer du souvenir. Comment aurais-je su qu'il est possible de vivre hors de l'instant présent? Et de Nazzarena partie, de Nazzarena perdue pour toujours, ce qui me restait, c'était moins sa pensée qu'une langueur répandue en moi par son départ, langueur je me complaisais, je la retrouvais encore, et qui me rendait incapable de m'intéresser

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