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Et M. Fabre a su peindre aussi les âmes, avec des vertus et des passions qui sont bien des passions et des vertus de prêtres. Parmi tant de belles et vivantes figures ecclésiastiques, je n'en prendrai que quatre: du côté des saints, l'abbé Courbezon et l'abbé Célestin; du côté des ambitieux et des violents, l'abbé Capdepont et l'abbé Jourfier.

En attendant, je ne retiendrai ici de l'œuvre de M. Ferdinand Fabre que les mieux venus de ses romans de mœurs cléricales: les Courbezon, l'Abbé Tigrane, Mon oncle Célestin et Lucifer. Et je n'aurai qu'un regret, c'est de ne pouvoir m'arrêter aussi sur ces deux merveilleuses idylles, l'une tragique et l'autre plaisante: le Chevrier et Barnabé.

L'abbé Courbezon est un Vincent de Paul absolument dénué de sens pratique. Je rappelle en deux mots son histoire. Partout il a été curé, il s'est lancé dans de telles entreprises, écoles, hospices, orphelinats, que tout le bien de sa mère y a passé, et il s'est mis dans de tels embarras d'argent que son évêque, après l'avoir quelque temps suspendu de ses fonctions, l'a relégué

Le premier chant de la trilogie de l'Amoureuse Comédie contient aussi l'inévitable prière au bon Dieu, obligatoire d'après le rituel de Musset. Zola, ici, se montrait le plus docile des imitateurs. Il ne fut jamais ni pieux, ni même croyant. Assurément, il ne se proclama point, sur la place publique ou même en des libelles, anticlérical. Il ne fît pas partie de la franc-maçonnerie. Il s'est montré seulement peu respectueux du sacerdoce et indifférent au dogme, dans ses écrits. Il a généralement agi en libre-penseur. Je ne pense pas que ses enfants aient été baptisés. Il lui a plu, dans Rome, de tracer le tableau des menées, des intrigues et des passions, s'agitant dans les chambres du Vatican. Il n'est pas entré dans sa pensée de faire œuvre de militant de l'anti-papisme. Quand il a peint, un peu de seconde main, d'après les Courbezon et l'Abbé Tigrane de Ferdinand Fabre, ses prêtres de la Conquête de Plassans, de la Faute de l'abbé Mouret, il n'a pas cherché

Si l'abbé Courbezon est le héros de la charité, c'est plutôt la naïveté qui est la marque de l'abbé Célestin, une naïveté de prêtre,

J'aurais voulu vous montrer encore d'autres figures de prêtres: l'abbé Ferrand, le bon théologien; Mgr de Roquebrun, l'évêque gentilhomme; le doux abbé Ternisien, le vieux et timide Clamouse, les trois ravissants vieux chanoines de Lucifer, et Grégoire Phalippou, le moine fondateur d'ordre, et des fanatiques comme la baronne Fuster et le marquis de Pierrerue. Les abbés Courbezon, Célestin, Capdepont et Jourfier m'ont trop retenu, et cependant je n'ai pas tout dit sur eux. C'est un grand signe pour un romancier qu'on puisse s'attarder si longtemps sur chacun de ses personnages et qu'on y sente de tels «dessous». Mais ces prêtres, dont l'intérieur est si intéressant, M. Fabre sait les faire vivre, en outre, d'une vie extérieure, leur donner une physionomie, une allure, nous les faire voir. Et, quant