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Cette affaire réglée, Bagrianof se sentit le coeur plus léger. Restaient encore les paysans qui avaient eu l'audace de s'apitoyer sur les malheureux. Il eut un moment l'idée de faire vendre toutes les jeunes filles en blocs mais il se dit qu'il ne trouverait pas facilement acquéreur.

Le jeune homme continua sans paraître l'entendre. Savéli! répéta Bagrianof d'une voix de tonnerre. Qu'ordonnez-vous? répondit le jeune homme sur le même ton, sans ôter son chapeau. Viens ici, dit le seigneur d'un ton doux et bienveillant. Le jeune homme revint sur ses pas et s'arrêta devant Bagrianof. Pourquoi es-tu parti? lui demanda le maître.

Les yeux de Bagrianof brillèrent entre ses paupières

Bagrianof comprit qu'il ne rêvait pas et que le jour était venu. On le lui avait dit parfois, que ses paysans le tueraient; les paroles d'adieu du général-gouverneur lui passèrent dans le cerveau comme une épée flamboyante; "C'est dommage qu'ils ne vous aient pas tué!" Grâce! cria-t-il en étendant les mains pour implorer.

Ilioucha dégagea aussitôt la main droite de Bagrianof, qui s'en servit pour indiquer les images et l'Evangile qui était ouvert devant, sur un pupitre. Cet homme impitoyable, cet insolent seigneur, priait dévotement matin et soir, et ne se couchait jamais sans avoir lu quelques versets des Ecritures. Tu veux lire? fit un des paysans. Non, prie plutôt, cela vaudra mieux.

Les meubles de vieil acajou étaient recouverts de cuir vert foncé. Un large divan occupait un angle de la pièce. Le bureau était couvert de journaux; Bagrianof lisait beaucoup et se piquait de libéralisme en ce qui concernait le destin des empires. Il ferma la porte. Fédotia, troublée, se tenait debout au milieu de la pièce.

La messe terminée, comme Bagrianof s'apprêtait

A son approche, tous se découvrirent. Bagrianof resta un bon moment

Les paysans étaient tous sortis. Rassemblés dans la cour, ils regardaient l'incendie qui augmentait dans le cabinet de Bagrianof;

Cette manière d'entendre sa défense personnelle donnait froid dans le dos aux plus braves; aussi, après l'avoir vu agir de la sorte en quelques circonstances, la noblesse du district avait pris le parti de faire la morte. Pendant des années, on avait évité les réunions brillantes, les assemblées se rencontre la fleur du pays; puis Bagrianof s'était en quelque sorte écarté de lui-même.