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"La mémoire de Rouéri est restée en honneur chez beaucoup d'indigènes, -chez la reine surtout, par qui je suis aimé et accueilli en souvenir de lui. "Tu avais les confidences de Georges, toi, ma soeur; tu savais sans doute qu'une Tahitienne qu'il avait aimée avait vécu près de lui pendant ses quatre années d'exil...

Et je ne pouvais prendre mon parti de m'éloigner pour toujours sans l'avoir vu. Taïmaha, dis-je après un moment de réflexion silencieuse, nous allons partir ensemble pour l'île de Moorea. Tu ne peux pas refuser au frère de Rouéri de l'accompagner dans son voyage chez ta vieille mère, pour lui montrer ton fils.

Assis sous la véranda de la reine, je tenais dans ma main la main amaigrie de Rarahu, qui portait dans ses cheveux une profusion inusitée de fleurs et de feuillage. Près de nous était assise Taïmaha, qui nous contait sa vie d'autrefois, sa vie avec Rouéri. Elle avait ses heures de souvenir et de douce sensibilité; elle avait versé des larmes vraies, en reconnaissant certain pareo bleu, pauvre relique du passé que mon frère avait jadis rapportée au foyer, et que moi j'avais trouvé plaisir

Il se souvenait de son frère Georges, de celui que les Tahitiens appelaient Rouéri, qui avait emporté de ce pays d'ineffaçables souvenirs, et il sentait qu'il en serait ainsi de lui-même. Il semblait très possible

Et Tamaari, le fils aîné, celui qui, disait-elle, avait le front et les grands yeux de Rouéri (te rae, te mata rahi), habitait avec la vieille mère de Taïmaha, dans cette île de Moorea qui découpait l

"Depuis son départ, elle est restée vide; le vent de la mer et les années l'ont disjointe et meurtrie; les broussailles l'ont recouvertes, la vanille l'a tapissée, mais elle a conservé le nom tahitien de Georges, on l'appelle encore la case de Rouéri...

Je suis fatiguée, dit-elle avec une grande lassitude; Rarahu, dis-lui de me parler ici, je n'irai pas plus loin; c'est son frère, lui?... A ce moment, une idée que je n'avais jamais eue me traversa l'esprit: N'as-tu pas d'enfants de Rouéri?... lui demandai-je. Si, répondit-elle, après une minute d'hésitation, mais d'une voix assurée pourtant; si, deux!...

Elle avait retenu sur ma famille et mon pays de minutieux détails que Rouéri lui avait appris; elle savait encore jusqu'au nom d'enfant qu'on me donnait jadis dans mon foyer chéri; elle me le redit en souriant, et me rappela en même temps une histoire oubliée de ma petite enfance. Je ne puis décrire l'effet que me produisirent ce nom et ces souvenirs, conservés dans la mémoire de cette femme, et répétés l

Tu es Taïmaha, la femme de Rouéri? Oui, dit-elle encore, en levant la tête avec nonchalance, c'est moi, Taïmaha, la femme de Rouéri, le marin dont les yeux sommeillent (mata moé), c'est-

A l'approche du départ, j'étais étrangement obsédé par la pensée de cette Taïmaha, qui avait été la femme de mon frère Rouéri. Il m'était extrêmement pénible, je ne sais pourquoi, de partir sans la connaître, et je m'en ouvris