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Et pourtant c'est encore Agnellus qui nous donne la version la moins déraisonnable du prétendu siége de Ravenne, que nous retrouvons ailleurs avec deux variantes d'une invention presque incroyable. Disons d'abord, pour l'éclaircissement de ce qui va suivre, qu'un schisme ardent divisa pendant toute la durée de l'exarchat les archevêques de Ravenne et les papes, les archevêques ravennates prétendant tenir leur pallium directement des empereurs, et les papes voulant les ramener sous la dépendance du siége apostolique. L'animosité produite par ces discordes avait passé des chefs aux églises, et des églises aux villes. On se traitait d'hérétiques, on se déchirait par des imputations dont on aurait rougir. Histoire ou théologie, erreurs traditionnelles ou vérités, on compulsait tout, on employait tout pour se nuire: Attila, bien innocemment, se trouva mêlé dans la querelle. Les deux versions dont je parle peuvent être attribuées, l'une aux schismatiques de Ravenne, l'autre aux partisans des pontifes de Rome. Suivant la première, l'archevêque Jean est un modèle d'orthodoxie: il aborde Attila par un sermon sur la consubstantialité du Père et du Fils dans le mystère de la sainte Trinité, sermon qui plaît si fort au roi, que le prêtre obtient pour prix de sa prédication le pardon de sa ville . Dans l'autre version, qui porte tous les signes d'une attaque venue du Vatican, Jean est non-seulement un schismatique, mais un arien; s'il vient catéchiser Attila, c'est pour le faire tomber dans l'hérésie, et ensuite, lorsqu'il l'a bien endoctriné, qu'il a bien noirci

Voy. Muratori, Annal. d'Ital., année 567. Ce n'étaient plus des essaims, de nombreuses armées, c'était une nation entière, hommes, femmes, vieillards, enfants, conduits par Alboin, leur roi, qui venaient y chercher une nouvelle patrie. Leur état, dont Pavie fut la capitale, s'étendit depuis les Alpes jusqu'aux environs de Rome, sans y comprendre les villes maritimes, les unes libres, les autres encore défendues par les Grecs. Leur règne de fer remplit la fin du sixième siècle, tout le septième, et la plus grande partie du huitième. Leurs guerres meurtrières, tantôt entre leurs différents chefs, tantôt avec les Grecs, restés maîtres de Rome, de quelques autres villes et de l'Exarchat de Ravennes, tantôt enfin avec les Francs, toutes signalées par d'horribles massacres, et par les ravages du fer et du feu, firent pendant ce long espace, de la malheureuse Italie,