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La querelle de MM. Becq de Fouquières et Gabriel de Chénier restera mémorable dans l'histoire de la république des lettres. M. de Fouquières avait cité le mot bien connu de Chênedollé: «André Chénier était athée avec délices.» Le neveu répondit avec assurance: «André, qui avait une intelligence si supérieure, qui savait si bien admirer les merveilles de la nature et comprendre les grandeurs infinies de l'univers, ne pouvait être supposé atteint de cette infirmité de l'esprit humain qu'on appelle l'athéisme que par un homme qui aurait été l'ennemi de la philosophie du dix-huitième siècle.» Ces paroles respirent la conviction, mais elles ne prouvent rien. Il demeure certain que l'idée de Dieu est absente de la poésie d'André Chénier. M. de Chénier voulait que son jeune oncle, qu'il protégeait, fut pieux et chaste. Il fut scandalisé quand M. Becq de Fouquières soupçonna des maîtresses au poète des Elégies, au chantre érotique de la Lampe. Ces soupçons étaient assez fondés, pourtant. André lui-même a dit quelque part: «Je me livrai souvent aux distractions et aux égarements d'une jeunesse forte et fougueuse.» On savait que cette Camille, «éperduement aimée», n'était autre que la belle madame de Bonneuil, dont la terre touchait
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