United States or Gambia ? Vote for the TOP Country of the Week !


«Et d'abord, le plus glorieux de tous ces élus, le Jupiter tonnant de l'imbécillité française, Georges Ohnet, le squalide bossu millionnaire, dont la prose soumise opère une succion de cent mille écus par an, sur l'obscène pulpe du bourgeois contempteur de l'art.

Mais le triomphe de M. Ohnet s'explique entièrement par l'espèce de son mérite. Son oeuvre est merveilleusement adaptée aux goûts,

Il vit d'abord, non loin de lui, le roi des rois, l'Agamemnon littéraire, l'archi-célèbre, l'européen romancier, Gaston Chaudesaigues, recruteur d'argent inégalable et respecté. Seul, le gibbeux Ohnet lui dame le pion et ratisse plus d'argent encore. Mais l'auteur du Maître de Forges est un mastroquet heureux qui mélange l'eau crasseuse des bains publics

M. Georges Ohnet est bien trop intelligent en effet pour ne pas s'en tenir aux dénouements agréables, aux dénouements optimistes,

Les gens du monde ignorent ce que c'est que la pile. Les gens du monde lisent les romans nouveaux dans la Revue des Deux Mondes. Ils ne les achètent jamais en volume. Ils n'en ont nulle envie; mais le voudraient-ils qu'ils ne le pourraient pas. Ce n'est pas leur faute; ils ne savent point. Quand une dame, par extraordinaire, veut se procurer un livre récent, elle l'envoie demander au papetier voisin, qu'elle prend, de bonne foi, pour un libraire. Le papetier, qui n'a jamais vu de sa vie d'autres ouvrages que ceux de MM. Ohnet et de Montépin, est fort embarrassé quand on lui demande la Chèvre d'or de Paul Arène. Mais il est trop habile pour laisser voir son ignorance. Aussi bien inspiré que le gargotier de la butte Montmartre,

Or le sentiment des quelques centaines de dédaigneux qui veulent ignorer M. Ohnet et le sentiment contraire des quelques millions de bonnes gens qu'il comble de plaisir s'expliquent exactement par les mêmes raisons. Le cas de l'auteur des Batailles de la vie est clair, tranché, instructif, et c'est pour cela que nous nous y arrêtons.

Et voici la jeune fille noble, généralement blonde, «la taille admirablement développée», «d'une incomparable beauté», fière, hautaine, dédaigneuse. Elle commence régulièrement par haïr celui qu'elle aimera. Plus distinguée encore que le polytechnicien qui la trouble, elle brûle encore plus en dedans, avec une éruption finale de volcan sous la neige. M. Ohnet insiste beaucoup sur la finesse de ses attaches et, même quand elle est

Il continue donc la série des romanciers de confiance de la société correcte, pour laquelle Chaudesaigues a trop d'originalité, Vaudoré trop de sentiment, et le bélître Ohnet trop de profondeur. Dulaurier, seul, pourrait lui porter ombrage. Mais l'auteur de Péché d'amour est un poulain de trop peu de manège, dont on n'est pas encore assez sûr.

D'un autre côté, les romans de M. Georges Ohnet ont rencontré chez les lettrés, aussi bien chez ceux qui relèvent de la tradition classique que chez les autres, la plus complète indifférence ou même le dédain le moins dissimulé. Je ne dis pas qu'il n'y ait eu parfois quelque affectation dans ce dédain; je ne dis pas que tous ceux qui méprisent la Grande Marnière en aient bien le droit, mais je dis que parmi les artistes dignes de ce nom il n'en est pas un seul qui fasse cas de M. Georges Ohnet. Et vous ne trouveriez pas non plus un critique sérieux qui l'ait seulement nommé,

Et je vous avoue que, pour ma part, j'admire beaucoup le bon accord soudain de ces deux hommes qui confondent, dans une intimité née d'une mutuelle estime, ce qui fait un pays grand entre tous: la gloire dans le passé et le progrès dans le présent. Cette vision de l'ingénieur et du gentilhomme enlacés, c'est une bonne moitié de l'oeuvre de M. Georges Ohnet.