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Bonaparte semblait seconder ce grand mouvement et s'y prêter; mais au fond il penchait peu pour ce projet. Marcher sur Londres, y entrer, jeter soixante mille hommes en Angleterre, ne lui paraissait pas le plus difficile. Mais il sentait que conquérir le pays, s'y établir, serait impossible; qu'on pourrait seulement le ravager, lui enlever une partie de ses richesses, le reculer, l'annuler pour un demi-siècle; mais qu'il faudrait y sacrifier l'armée qu'on y aurait amenée, et revenir presque seul, après une espèce d'incursion barbare. Plus tard, avec une puissance plus vaste, une plus grande expérience de ses moyens, une irritation toute personnelle contre l'Angleterre, il songea sérieusement

Et si cette pudeur n'enlève rien de sa force au réalisme du récit, le choix des personnages montre assez les sympathies de l'auteur. L'épopée de Malakoff et sa chute héroïque se symbolisent en deux figures touchantes et fières: deux frères, dont l'un, l'aîné, le capitaine Kozeltzov, a quelques traits de Tolstoï ; l'autre, l'enseigne Volodia, timide et enthousiaste, avec ses fiévreux monologues, ses rêves, les larmes qui lui montent aux yeux pour un rien, larmes de tendresse, larmes d'humiliation, ses transes des premières heures qu'il passe au bastion (le pauvre petit a encore la peur de l'obscurité, et, quand il est couché, il se cache la tête dans sa capote), l'oppression que lui cause le sentiment de sa solitude et de l'indifférence des autres, puis, quand l'heure est venue, sa joie dans le danger. Celui-ci appartient au groupe des poétiques figures d'adolescents (Pétia de Guerre et Paix, le sous-lieutenant d'Incursion) qui, le cœur plein d'amour, font la guerre en riant et se brisent soudain, sans comprendre,