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Tudun quitta Aix-la-Chapelle assez mécontent, malgré les caresses et les fêtes, et bien refroidi dans sa ferveur chrétienne. Il avait espéré que le vainqueur lui laisserait la possession de son royaume pour prix de sa docilité et en vertu de son baptême, mais il s'était trompé dans ses calculs: Charlemagne avait besoin de s'assurer des positions militaires en Hunnie, soit contre une révolte des Avars eux-mêmes, soit contre l'empire grec, dont la mauvaise humeur devenait menaçante, et qui pouvait un jour ou l'autre tenter contre lui, sur les bords du Danube, au moyen des Huns, ce qu'il tentait naguère sur ceux du au moyen des Lombards. Ce double motif lui fit réserver les Pannonies, qu'il incorpora au territoire frank comme une annexe de la Bavière. Il en fit autant de la rive gauche du Danube jusqu'au Vaag. Le reste fut conservé comme royaume de Hunnie, vassal de l'empire frank, et le kha-kan Tudun en obtint l'investiture des mains de Charlemagne. Par suite de ce partage, les provinces pannoniennes reçurent des gouverneurs royaux, qualifiés de comtes ou de préfets, et l'empire frank toucha l'empire grec

La présence de ce troisième ban des Huns au cœur de l'Europe fut, comme celle du premier et du second, un objet d'effroi pour les peuples civilisés. La force des Hongrois semblait irrésistible, et leur barbarie dépassait tout ce que l'histoire et la tradition racontaient de leurs prédécesseurs. En 899, ils conquéraient les Pannonies et ravageaient la Carinthie et le Frioul; en 900 ils pénétraient, le fer et la flamme en main, au cœur de la Bavière et descendaient en Italie; en 901 ils rendaient tributaire le roi de Germanie, successeur d'Arnulf, mort peu après son couronnement. Bientôt leurs ravages poussés de proche en proche atteignent la France; leurs bandes infestent la Lorraine, l'Alsace, la Bourgogne. Ces courses étaient accompagnées de cruautés sauvages rendues fabuleuses par les exagérations de la peur . L'aspect des Hongrois était repoussant; ils n'avaient pour vêtement que des peaux de bêtes, se rasaient la tête pour ne laisser aucune prise