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Oui vraiment, mon cher capitaine Bollar, ajouta le rieur inextinguible, contez-nous donc par qui ce pauvre diable a été ainsi mangé. A-t-il fait le déjeuner d'un loup, ou le souper d'un ours? Le colonel, dit Bollar, vient de recevoir en route une dépêche, qui l'instruit d'abord que la garnison de Walhstrom se replie vers nous, devant un parti considérable d'insurgés.

Baron Randmer, dit Bollar, vous avez le même caractère que d'Ahlefeld; prenez garde d'avoir le même sort. J'affirme, s'écria le jeune homme, que ce qui m'amuse le plus, c'est le sérieux imperturbable du capitaine Bollar. Et moi, répliqua Bollar, ce qui m'effraie le plus, c'est la gaieté intarissable du lieutenant Randmer.

En ce moment un groupe d'officiers, qui paraissaient s'entretenir vivement, se rapprocha de nos trois interlocuteurs. Ah! pardieu, s'écria Randmer, il faut que je les amuse de l'invention de Bollar. Camarades, ajouta-t-il en s'avançant vers eux, vous ne savez pas? ce pauvre Frédéric d'Ahlefeld vient d'être croqué tout vivant par le barbare Han d'Islande.

C'est bien, gardez votre sérieux, mon cher Bollar. Vous êtes admirablement drôle. Mais vous ne nous direz pas quel est ce monstre, cet ogre, ce vampire qui a emporté et mangé le lieutenant comme un chevreau de six jours!

Cette mort de d'Ahlefeld, cria Bollar d'une voix solennelle, fait frissonner. Notre régiment est malheureux. La mort de Dispolsen, celle de ces pauvres soldats trouvés

Randmer, dit gravement Bollar, vous êtes un fou. Je vous dis que d'Ahlefeld est mort. Je le tiens du colonel; mort! Oh! qu'il joue bien son rôle! reprit le baron toujours en riant; qu'il est amusant! Bollar haussa les épaules, et se tourna vers le vieux Lory, qui lui demanda avec sang-froid quelques détails.

Précisément, reprit l'autre, le colonel vient de recevoir un messager... Ce pauvre Frédéric! Mais qu'est-ce donc? capitaine Bollar, vous m'effrayez. Le vieux Lory poursuivit: Brrr! notre fat aura manqué aux appels, comme

Le vieux Lory fronça le sourcil. Ensuite, poursuivit Bollar, que le lieutenant Frédéric d'Ahlefeld, ayant été, il y a trois jours, chasser dans les montagnes, du côté de la ruine d'Arbar, y a rencontré un monstre, qui l'a emporté dans sa caverne et l'a dévoré. Ici le lieutenant Randmer redoubla ses joyeuses exclamations. Oh! oh! comme ce bon Lory croit aux contes d'enfants!

Eh! c'est vous qui nous le répétez! lui cria-t-on de toutes parts. Est-ce que vous n'avez pas foi en vos paroles? Mais je croyais que c'était une plaisanterie de Bollar. Un vieux officier prit la parole. La plaisanterie eût été de mauvais goût; mais ce n'en est malheureusement pas une. Le baron Voethaün, notre colonel, vient de recevoir cette fatale nouvelle.

Par saint Belzébuth! cria le soldat, c'est un officier de mon régiment; voyons, serait-ce le capitaine Bollar... de douleur d'avoir perdu son oncle? Bah! il hérite. Le baron Randmer? il a risqué hier sa terre au jeu, mais demain il la regagnera avec le château de son adversaire. Serait-ce le capitaine Lory, dont le chien s'est noyé? ou le trésorier Stunck, dont la femme est infidèle?