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En découlant de la haute vallée qui le voit naître, l'Abbaïe se dirige d'abord vers le Nord-Ouest, puis se tourne au Nord, pour entrer dans le lac Tsana, qu'il traverse, assure-t-on, sans y mêler ses eaux et en contournant la péninsule de Zagué, qui est attenante au district du Metcha. Près de Bahar-Dar, l'Abbaïe débouche du lac sous la forme d'un large déversoir; puis, coulant au Sud-Est dans un lit rocheux et rétréci, il sépare du Gojam, d'abord le Bégamdir, puis l'Amhara, l'Ahio, le Durrah, le Djarso, le Touloma, le Kouttaïe, le Liben, le Gouderou et l'Amourou. Plus bas, il sépare l'Agaw-Médir et les nègres qui l'avoisinent, des Sinitcho du Limmou et des nègres de la rive gauche, pour se joindre au Didessa, et devenir, sous le nom de Bahar-el-Azerak, le vrai Nil des indigènes. À Kartoum enfin, il reçoit le fleuve Blanc, et quelle que soit l'opinion des géographes en amont, ces derniers s'accordent avec leurs savants confrères en aval, pour donner dorénavant sans conteste le nom de Nil

Comme on sait, l'Abbaïe, dès sa sortie du lac Tsana, enceint le Gojam et le Damote et en fait comme une presqu'île au milieu des terres. Son lit, encaissé presque partout profondément, reçoit toutes les eaux pluviales et tous les cours d'eau. Presque nulle part, le long de ses rives, il ne féconde des moissons; les riverains ne connaissent de lui que des maladies endémiques et des désastres. De même que le Takkazé, il semble recueillir ses trésors, et, comme un larron, cachant son cours dans des profondeurs, il va les déverser sur les terres de la Nubie et de l'