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Non, vostre seule histoire a causé mon soupçon; Car pour vostre personne, encore que j'y treuvasse Mesme bouche, mesme oeil, mesme air, & mesme grace, Ce ne m'estoit pourtant qu'un indigne rapport D'un Esclave vivant avec un Prince mort: Mais de vostre trépas la triste renommée Estant par tout receuë, & par tout confirmée, Que pouvois-je penser, sinon que vous estiez Ce mesme extravagant que vous representiez, Et si naïfvement, que j'ay dit

Je ne sus que pleurer; que pouvois-je lui dire? Elle avoit raison. L'infâme M. de Valorbe! quels mouvemens de haine je sentois contre lui! mon émotion étoit extrême, mais je me taisois.

Que vous disois-je dans ma dernière lettre, ma chère Louise? il me semble que je vais le démentir; je l'ai vu, Léonce. Ah! je n'ai plus aucun souvenir de ce que je pensois contre lui: comment pouvois-je mettre tant d'importance

Dans la triste situation étoient mon esprit et mon âme, de quoi pouvois-je m'occuper qui ne fût analogue

Vous êtes la femme de Léonce, vous avez sur son coeur des droits que j'ai respecter; mais je l'aimois, mais vous n'avez pas su peut-être qu'avant de vous épouser.... Laissons les morts en paix. Vous m'avez adjurée de partir, au nom de la morale, au nom de la pitié même: pouvois-je résister, quand il devroit m'en coûter la vie! Matilde, vous allez être mère, de nouveaux liens vont vous attacher

Pouvois-je prévoir dans mon noble enthousiasme, que l'émule des Démosthène et des Virgile alloit tomber au rang de simple soldat? Qu'appelez-vous tomber? après le rang de législateur, je n'en connois pas de plus beau que celui de défenseur de la patrie.

Ils ne sont plus, ces jours délicieux mon amour respectueux et tendre À votre coeur savoit se faire entendre; vous m'aimiez, nous étions heureux! Vous adorer, vous le dire et vous plaire, Sur vos désirs régler tous mes désirs, C'étoit mon sort, j'y bornois mes plaisirs; Aimé de vous, quels voeux pouvois-je faire? Tout est changé; quand je suis près de vous, Triste et sans voix, vous n'avez rien