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A cette heure, Albine, dans le Paradou, rôdait encore, traînant l'agonie muette d'une bête blessée. Elle ne pleurait plus. Elle avait un visage blanc, traversé au front d'un grand pli. Pourquoi donc souffrait-elle toute cette mort? De quelle faute était-elle coupable, pour que, brusquement, le jardin ne lui tint plus les promesses qu'il lui faisait depuis l'enfance. Et elle s'interrogeait, allant devant elle, sans voir les allées l'ombre coulait peu

Le soir, pourtant, l'abbé Mouret se sentit trop las. Il remit son départ au lendemain. Le lendemain, il se donna un nouveau prétexte: il ne pouvait abandonner sa soeur ainsi seule avec la Teuse; il laisserait une lettre pour qu'on la conduisît chez l'oncle Pascal. Pendant trois jours, il se promit d'écrire cette lettre; la feuille de papier, la plume et l'encre étaient prêtes, sur la table, dans sa chambre. Et, le troisième jour, il s'en alla, sans écrire la lettre. Tout d'un coup, il avait pris son chapeau, il était parti pour le Paradou, par bêtise, obsédé, se résignant, allant l

Le parterre du Paradou est aussi plein de parfums que de corolles; et de la femme M. Zola connaît les senteurs comme les incarnats. Toute page atteste de même le colorisme du romancier. De l'étal d'une poissonnerie il retient le cinabre, le bronze, le carmin et l'argent plutôt que le fuselé des formes. Le jardin d'Albine est dépeint en larges touches roses et bleues et vertes.

Vous verrez qu'elle finira par coucher dans le Paradou, murmura le vieux de son air indifférent. Et, comme il accompagnait les visiteurs: Docteur, reprit-il, si vous me trouviez mort, un de ces quatre matins, rendez-moi donc le service de me jeter dans le trou au fumier, l

Le Paradou! balbutia Serge ouvrant les bras comme pour serrer le jardin tout entier contre sa poitrine.

Et il lui conta qu'il courait chez le vieux Jeanbernat, l'intendant du Paradou, qu'un coup de sang avait frappé dans la nuit. Un voisin, un paysan qui se rendait au marché de Plassans, était venu le chercher. Il doit être mort

Cette vie du parc, Albine et Serge ne la sentaient grandir autour d'eux que depuis le jour ils s'étaient senti vivre eux-mêmes, dans un baiser. Maintenant, elle les assourdissait par instants, elle leur parlait une langue qu'ils n'entendaient pas, elle leur adressait des sollicitations, auxquelles ils ne savaient comment céder. C'était cette vie, toutes ces voix et ces chaleurs d'animaux, toutes ces odeurs et ces ombres de plantes, qui les troublaient, au point de les fâcher l'un contre l'autre. Et, cependant, ils ne trouvaient dans le parc qu'une familiarité affectueuse. Chaque herbe, chaque bestiole, leur devenaient des amies. Le Paradou était une grande caresse. Avant leur venue, pendant plus de cent ans, le soleil seul avait régné l

Le sommeil l'avait surpris sans doute, pendant qu'il gardait l'entrée du Paradou. Il en barrait le seuil, tombé tout de son long, les membres écartés, dans une posture honteuse. Sa main droite, rejetée derrière sa tête, n'avait pas lâché le bâton de cornouiller, qu'il semblait encore brandir, ainsi qu'une épée flamboyante.

Le Paradou, dans la Faute de l'abbé Mouret, était, dès cette époque, en germination dans la pensée du poète épique, qui devait se rapprocher de Milton, en s'éloignant de Balzac.

Il voulut chasser les mouches; mais les mouches, entêtées, revenaient, se collaient aux lèvres violettes du Frère, qui ne les sentait seulement pas. Alors, l'abbé enjamba ce grand corps. Il entra dans le Paradou. Derrière la muraille,