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Orangine et Roussette ont eu la figure tellement meurtrie par les pierres, qu'elles sont devenues affreuses; je les ai fait revenir de leur évanouissement, j'ai guéri leurs blessures, mais en laissant les hideuses cicatrices qui les défigurent; j'ai changé leurs riches costumes en ceux de pauvres paysannes, et je les ai mariées sur-le-champ avec deux palefreniers brutaux qui ont mission de les battre et maltraiter jusqu'

La consolante pensée que Rosette pouvait être tuée ou grièvement blessée et défigurée le lendemain, ramena la paix entre ces quatre méchantes personnes; elles allèrent se coucher, rêvant aux meilleurs moyens de se débarrasser de Rosette, si la course en chars ne suffisait pas. Orangine et Roussette dormirent peu, de sorte qu'elles étaient encore plus laides et plus défaites que la veille.

Le roi donna le signal du départ. Chaque dame avait son cavalier; Orangine et Roussette durent se contenter de deux petits princes, qui n'étaient ni beaux ni aimables comme le roi Charmant; elles furent si maussades, que ces princes jurèrent que jamais ils n'épouseraient des princesses si peu aimables.

Pendant que Rosette n'était occupée que de pensées riantes et bienveillantes, le roi, la reine et les princesses Orangine et Roussette étouffaient de colère; ils s'étaient réunis tous quatre chez la reine. «C'est affreux, disaient les princesses, d'avoir fait venir cette odieuse Rosette, qui a des parures éblouissantes, qui se fait regarder et admirer par tous les nigauds de rois et de princes.

Pendant que Rosette dormait paisiblement, le roi, la reine, Orangine et Roussette rugissaient de colère, se querellaient, s'accusaient réciproquement des succès de Rosette et de leur propre humiliation. Un dernier espoir leur restait. Le lendemain, devait avoir lieu une course en chars. Chaque char, attelé de deux chevaux, devait être conduit par une dame. On résolut de donner

Rosette, qui était bonne et qui désirait que ses soeurs l'aimassent, applaudit tant qu'elle put le chant de ses soeurs et vanta leur talent. Orangine, au lieu d'être touchée de ce généreux sentiment, espéra jouer un mauvais tour

Après dîner, le roi donna des ordres pour que le bal commençât. Orangine et Roussette, qui prenaient des leçons de danse depuis dix ans, dansèrent très bien, mais sans grâce; elles savaient que Rosette n'avait jamais eu occasion de danser, de sorte qu'elles annoncèrent d'un air moqueur que c'était au tour de Rosette. La modeste Rosette s'en défendit vivement, parce qu'il lui répugnait de se montrer en public et d'attirer les regards; mais plus elle se défendait et plus les envieuses soeurs insistaient, espérant qu'elle allait enfin avoir l'humiliation d'un échec. La reine mit fin au débat, en commandant impérieusement

Le page la mena, comme la veille, dans les salons, elle produisit plus d'effet encore; son air doux et bon, sa ravissante figure, sa tournure élégante, sa toilette magnifique, captivèrent tous les regards et tous les coeurs. Le roi Charmant, qui l'attendait, alla au-devant d'elle, lui offrit son bras et la mena jusque près du roi et de la reine, qui la reçurent avec plus de froideur encore que la veille. Orangine et Roussette crevaient de dépit

La pauvre Rosette, attristée par l'accueil froid de son père et de sa mère, se retourna vers ses soeurs et voulut les embrasser; mais elles se reculèrent avec effroi, de crainte que Rosette, en les embrassant, n'enlevât le blanc et le rouge dont elles étaient fardées. Orangine mettait du blanc pour cacher la couleur un peu jaune de sa peau, et Roussette pour couvrir ses taches de rousseur.

Il y avait un roi et une reine qui avaient trois filles; ils aimaient beaucoup les deux aînées, qui s'appelaient Orangine et Roussette, et qui étaient jumelles; elles étaient belles et spirituelles; mais pas bonnes: elles ressemblaient en cela au roi et