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C'est autant d'économisé sur le contenu des outres. Tâchez maintenant de n'avoir plus soif avant le coucher du soleil. Il vérifiait les sangles du méhari. Tout va bien, murmura-t-il. Allons, dans deux heures, l'aube va naître: il faut que vous soyez hors de vue. Une espèce d'émotion me saisit, en cette minute extrême; je marchai vers le Targui, je lui pris la main.

D'abord, je n'entendis rien. Puis ce fut un bruit très léger, un frôlement sec, derrière nous. Arrête le chameau, commanda Tanit-Zerga. Ce n'est pas la peine de le faire agenouiller. Au même instant, une mince forme grise bondissait sur le méhari. Il repartit de plus belle. Laisse-le, dit Tanit-Zerga. Galé a sauté. En même temps, je sentis sous ma main une touffe de poils hérissés.

Nous marchâmes longtemps en silence. Cegheïr-ben-Cheïkh était devant, son méhari suivait avec docilité. Successivement, nous traversâmes un couloir ténébreux, une gorge encaissée, un autre couloir... Chaque entrée était dissimulée par un inextricable fouillis de roches et de broussailles.

Cegheïr-ben-Cheïkh avait compté huit jours pour notre arrivée aux régions boisées des Aouelimiden, annonciatrices des steppes herbeuses du Soudan. Il connaissait bien la valeur de sa bête. Tout de suite, Tanit-Zerga lui avait donné un nom, El-Mellen, le blanc, car ce magnifique méhari avait une robe presque immaculée. Il resta une fois deux jours sans manger, arrachant seulement, de-ci, de-l

Pendant la première heure de notre fuite, le grand méhari de Cegheïr-ben-Cheïkh nous entraîna

Quand il nous arriva inopinément, seul, d'Ouargla, il avait confié au mehari de race qu'il montait uniquement ce que peut porter sans déchoir un aussi susceptible animal: ses armes, sabre et revolver d'ordonnance, plus une solide carabine, et quelques effets strictement réduits. Le reste n'arriva que quinze jours plus tard, par le convoi chargé du ravitaillement du poste.

Ce serait, mon compagnon Targui ayant perdu le sien, de me laisser un des deux chameaux de charge. Le chameau qui porte vos bagages vous appartient au même titre que votre mehari, répondis-je froidement. Nous demeurâmes quelques instants sans parler. Morhange gardait un silence gêné. Moi, j'étais en train d'examiner ma carte.