United States or Central African Republic ? Vote for the TOP Country of the Week !


C'est le themegaïth, la salle de la djemâa; elle s'y réunit une ou deux fois la semaine. C'est aussi un lieu ouvert

La djemâa des Aïth-Aziz se réunit. Il en est de même dans tous les villages des Illoula-Oumalou, et dans toutes les tribus des Zouaoua. Au premier moment, beaucoup traitent ces nouvelles de fables: Les Français, disent-ils, ne se sont jamais aventurés sur les hauts rochers de l'Est ou sur ceux de l'Ouest, ni avant eux aucun conquérant étranger. Si nombreux que puissent être leurs guerriers, ils savent que les nôtres sont plus nombreux encore, et que nous sommes résolus

Mon père mort, il fallut acquitter les dettes de sa succession. J'étais son unique héritier, car les femmes n'héritent pas. La djemâa me donna pour tuteur un cousin de mon père qui n'avait pas de frères. Cet honnête homme, conseillé par ma mère, fit son possible pour sauver une partie de mon héritage. Nos biens furent acquis

Mais les autres zaouïa, de quoi vivent-elles? De ziara et d'achour [Offrandes et quêtes.]. Elles possèdent aussi des terres, du bétail, des figuiers et des oliviers provenant de legs pieux. Ce fonds est exploité par des khemmes [Métayers.], qui prélèvent un cinquième de la récolte, ou au moyen de corvées religieuses. Ces touïza, comme celles pour les pauvres, sont imposées par les djemâa, car l'oukil et les tolbas n'exercent parmi nous aucune autorité. En Kabylie, la religion n'est pas du tout mêlée

Oui, la fête de l'Aïth-Kebir, qui rappelle le sacrifice d'Abraham, et d'autres, religieuses, politique, la djemâa vote l'ouzia. C'est une distribution générale de viande. Les plus pauvres comme les plus riches en reçoivent une part égale; le trésor public paye pour tout le monde. S'il n'y a pas d'argent dans la caisse, on fait une collecte dans le village, et chacun est obligé d'y contribuer selon ses moyens. Ceux qui n'ont rien que la maison et le potager du pauvre ne donnent rien; mais ils n'en ont pas moins droit

Sur le petit plateau, devant le village, pousse une herbe courte et drue, émaillée de fleurettes: asseyons-nous sur cette riante pelouse. A peine y avons-nous pris place, que la djemâa, avec l'amin et les dhamen en tête, s'avance vers nous; elle vient nous saluer.

L'amoureux de madame Elvire et l'amin, dont la physionomie est intelligente et douce, ont sur tous un air de supériorité; ils ne sont pourtant que leurs égaux, car le plus misérable a sa voix au conseil, et c'est la sienne qui est la plus écoutée, si elle est la plus éloquente. L'amin nous complimente au nom de la djemâa; il nous remercie, en quelques mots simples et dignes, de l'honneur que nous daignons faire

Pauvreté n'est pas vice chez nous, reprit fièrement Bel-Kassem; et quand un homme est frappé par le malheur, si l'ennemi ou l'ouragan a ravagé son champ, renversé ses arbres, détruit sa maison, tout le village lui vient en aide: chacun lui offre son aumône, et la djemâa ordonne la touïza, corvée dont nul ne peut se dispenser; on la fait également pour entretenir, labourer ou ensemencer le bled-rabbi [Le bien de Dieu.], qui provient de legs charitables et dont les fruits, figues, olives ou blé, sont abandonnés aux pauvres. Celui qui refuserait de s'acquitter de cette corvée, imposée

Cependant ma mère Hasna nourrissait contre ces familles, surtout contre l'une d'elles, une haine implacable. Pourquoi? Vous allez le savoir. Ma kharouba n'avait pas toujours été parmi les plus pauvres. Ma mère Hasna avait connu le temps nous possédions des champs dans la vallée, des boeufs et des moutons dans la montagne. Et la preuve, c'est que mon père avait pu acquérir en mariage la fille unique d'un marabout vénéré de Tirourda, Saïd-el-Hadj, très-riche lui-même. Il ne lui en avait pas coûté moins de deux cents douros d'Espagne, soit plus de mille francs. Eh bien, toute notre richesse s'en était allée chez ces oukafs, et principalement dans la kharouba des Ahmed-bou-Smaïl. Comment? C'est bien simple: mon père était un homme généreux. Dans la djemâa, il était toujours le premier