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Ce fut un ouragan de neige follette, qui venait de partout, sur la bouche elle fondait, dans les oreilles qu'elle assourdissait, sur les yeux elle s'humectait d'abord, puis gelait en soudant les deux paupières ensemble et vous faisait tourner sur place, perdu

Et alors il semble que tout soit attiré vers cette porte et aille s'y engouffrer: Et les ombres, les vents, et les flots de l'abîme, Vers cette arche de feu tout paraissait courir, Comme si la nature et tout ce qui l'anime En perdant la lumière avait craint de mourir! . . . . . . . . . . . . . . . Et mon regard long, triste, errant, involontaire, Les suivait et de pleurs sans chagrin s'humectait...

Et de la main sir Lawrence Whittow lui montra le petit berger, seul visible, émergeant de la buée paludéenne se noyaient depuis longtemps les formes houleuses de son troupeau. Il faisait extraordinairement tiède et doux, un peu humide, comme si le dernier sourire de l'été s'humectait de discrètes larmes. L'air se tendait de filandres chatouilleurs.

Je veux parler, moi, fit Chillito, qui s'humectait le gosier plus que les autres. Ne sais-tu pas que, autour de nous, dans l'ombre qui nous épient et que des oreilles s'ouvrent pour recueillir nos paroles et en profiter? Allons donc! dit le premier en haussant les épaules; tu as peur, toi, Mato. Je me soucie des espions comme d'une vieille bride. Chillito! Quoi! n'ai-je pas raison?

J'étais heureux d'avoir retrouvé ce vieillard, comme un homme se réjouit, après un demi-siècle, de retrouver dans une bruyère les traces d'un sentier il a passé dans ses beaux jours, et qu'il croyait effacées pour jamais. Chaque pas de mon cheval, en descendant des montagnes, me découvrait un pan de plus de la vallée, du village, des hameaux enfouis sous les noyers, de mes jardins, de mes vergers, de ma maison; mon oeil s'éblouissait et s'humectait de reconnaissance en reconnaissance. De chaque site, de chaque toit, de chaque arbre, de chaque repli du sol, de chaque golfe de verdure, de chaque clairière illuminée par les rayons rasants du soleil couchant, un éclair, une mémoire, un bonheur, un regret, une figure, jaillissaient de mes yeux et de mon coeur, comme s'ils eussent jailli du pays lui-même. Je me rappelais père, mère, soeurs, enfance, jeunesse, amis de la maison, contemporains de mes jours de joie et de fête, arbres d'affection, sources abritées, animaux chéris, tout ce qui avait jadis peuplé, animé, vivifié, enchanté pour moi ce vallon, ces prairies, ces bois, ces demeures. Je secouais comme un fardeau importun, derrière moi, les années intermédiaires entre le départ et le retour; je rejetais plus loin encore l'idée de m'en séparer pour jamais. J'avais douze ans, j'en avais vingt, j'en avais trente; regards de ma mère, voix de mon père, jeux de mes soeurs, entretiens de mes amis, premières ivresses de ma vie, aboiements de mes chiens, hennissements de mes chevaux, expansions ou recueillements de mon âme tour