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Si le phoque, si l'ours devaient croire ce qu'on leur chante, les «mots qu'on leur parle», les prendre, les tuer, les écorcher, les manger, ne seraient que détails accessoires, formalités obligées pour fournir aux Inoïts l'occasion de les approcher, de leur présenter les hommages les plus sincères et respectueux. Cependant le chasseur qui a fait le coup se tient généralement renfermé dans sa hutte pendant un ou plusieurs jours, suivant l'importance de l'animal abattu. Il craint le ressentiment de sa victime. Mais, comme il est toujours des accommodements avec les pouvoirs de l'autre monde, si le temps presse et que la chasse donne, il sera licite d'additionner les pénitences encourues, et de faire toutes les expiations en bloc ou par série, en semaine plus opportune. En attendant, on hisse, au plus haut des perches qui soutiennent l'iglou, la vessie de l'ours, poche dans laquelle le chasseur dépose ses meilleures pointes de lance et de harpon. Si la bête était une ourse, la vessie contiendra les verroteries et colliers de la femme, ses joyaux en cuivre. Le paquet ne sera descendu qu'après trois jours et trois nuits. Magie rudimentaire: puisque la vessie est pour les Esquimaux le siège de la vie, elle communiquera aux objets qu'on y place, les vertus physiques, morales et intellectuelles de l'âme qui l'habitait naguère. Il n'est pas inutile de mentionner,
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