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Qui est-ce qui m'aurait dit que cette petite mam'selle Sophie, que je croyais au fond de la mer, était pleine de vie et de santé dans mon beau pays, dans ma chère Normandie? Les enfants étaient restés stupéfaits de cette reconnaissance de Sophie et de l'inconnu. Aucun d'eux ne savait son naufrage. Ils ne comprenaient pas non plus pourquoi cet homme l'appelait Mlle de Réan.

Voici ce qui lui arriva un jour: Sa maman avait des petits poissons pas plus longs qu'une épingle et pas plus gros qu'un tuyau de plume de pigeon. Mme de Réan aimait beaucoup ses petits poissons, qui vivaient dans une cuvette pleine d'eau au fond de laquelle il y avait du sable pour qu'ils pussent s'y enfoncer et s'y cacher. Tous les matins Mme de Réan portait du pain

«Prends garde, Beau-Minon! lui disaient les enfants. Le bon Dieu te punira de ta méchanceté. Il t'arrivera malheur un jourBeau-Minon ne les écoutait pas. Un jour Mme de Réan apporta dans le salon un charmant oiseau, dans une belle cage toute dorée. «Voyez, mes enfants, quel joli bouvreuil m'a envoyé un de mes amis. Il chante parfaitementSOPHIE et PAUL, ensemble.

Mme de Réan le replaça près de la poule couveuse. À peine l'avait-elle posé, que la poule donna un grand coup de bec au pauvre poulet. Mme de Réan donna une tape sur le bec de la méchante poule, releva le petit poulet, qui était tombé en criant, et le remit près de la poule. Cette fois la poule, furieuse, donna au pauvre petit deux ou trois coups de bec et le poursuivit quand il chercha

Elle n'attendit pas longtemps l'occasion de désobéir. Une heure après, le jardinier vint chercher Mme de Réan pour choisir des géraniums qu'on apportait

À présent que nous sommes amis, allons jouer. Et ils partirent en courant. En traversant le salon, ils virent le paquet toujours ficelé. Paul entraîna Sophie, qui avait bien envie de s'arrêter, et ils n'y pensèrent plus. Après le dîner, Mme de Réan appela les enfants.

«Excellent petit Paul! s'écria Mme de Réan; quel bon coeur il a! Quel courage et quelle bonté! Et toi, ma pauvre Sophie, quelle différence entre toi et ton cousin! Vois comme tu te laisses aller

Au moment Mme de Réan finissait de parler, Paul entra avec M. de Réan; tous deux s'arrêtèrent stupéfaits devant la pauvre Sophie, rouge, honteuse, désolée et ridicule; et tous deux éclatèrent de rire. Plus Sophie rougissait et baissait la tête, plus elle prenait un air embarrassé et malheureux, et plus ses cheveux ébouriffés et ses vêtements mouillés lui donnaient un air risible.

Elle allait quelquefois avec son cousin et ses amies chez les fermières du voisinage; tout le monde autour d'elle mangeait avec délices de la crème et du pain bis, Sophie seule ne mangeait rien; la vue de cette bonne crème épaisse et mousseuse et de ce pain de ferme lui rappelait ce qu'elle avait souffert pour en avoir trop mangé, et lui donnait mal au coeur. Depuis ce temps aussi elle n'écouta plus les conseils de sa bonne, qui ne resta pas longtemps dans la maison. Mme de Réan, n'ayant plus confiance en elle, en prit une autre, qui était très bonne, mais qui ne permettait jamais

Mme de Réan, de plus en plus surprise, questionna Sophie, qui lui raconta tout ce qui s'était passé entre elle et Paul.