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Madame Mérof, en femme prudente et avisée, se contenta de regarder tout le monde et de garder le silence. La Niania debout, l'enfant dans les bras, attendait une décision qui, pour elle, n'était pas douteuse.

Madame Mérof, cependant, n'était pas contente. Trop sage et trop expérimentée pour attirer l'attention de son gendre sur une dissipation que peut-être il ne voyait pas, elle essayait de retenir sa fille au logis; souvent elle venait elle-même dîner ou passer la soirée, afin de présenter aux regards de Dournof, quand il viendrait prendre le thé du soir, un autre tableau que les murs nus de la salle

Pendant le dîner que présidait moralement madame Mérof et virtuellement sa fille, Dournof ne fit guère attention qu'aux hommes éminents invité ce jour-l

Ce n'est pas ma faute, reprit Mérof, essayant de secouer son accablement; ce n'est pas ma faute, j'ai fait de mon mieux, et, du vivant de ma femme, cela ne fût pas arrivé, mais... vous n'étiez pas l'homme qu'il lui fallait... Que se passe-t-il donc? demanda Dournof, ému de l'émotion de son beau-père. Marianne... Le malheureux père ne pouvait achever. Dournof se leva brusquement. Morte? dit-il.

Je sais tout ce que vous me direz, interrompit-il, et je ne puis vous accuser; d'ailleurs la malheureuse s'est donné tous les torts... Elle n'est pas partie seule? s'écria Dournof d'une voix tonnante. Mérof baissa tristement la tête. Qui? qui? répéta le mari outragé, en broyant entre ses mains le dossier de la chaise dorée qu'il tenait devant lui.

Pardon, Excellence, dit Dournof surpris, je ne comprends pas... Quelle couronne? Mais celle que vous voituriez ce matin avec tant de peine, répondit M. Mérof; en vous voyant ici ce soir, j'ai pensé que cette offrande était destinée

Plût au ciel! murmura Mérof. Mais alors? Partie! Partie? Seule? Avec votre fille Sophie. Dournof sortit du salon comme un fou, et fit le tour de la maison déserte. Les domestiques prenaient le thé du soir dans la cuisine, tout paraissait en ordre, mais madame n'était pas rentrée pour le dîner, ce qui lui arrivait parfois, et la chambre de la petite fille était déserte.

Les joues de mademoiselle Mérof avaient gardé leur coloris plus vif; elle apportait

Toutes les fois qu'une bougie bleue en abordait une rose, c'étaient des rires, des cris, de joyeuses exclamations. Madame Mérof avait eu soin d'ajouter

J'épouserai Dournof, papa, ou j'en mourrai de chagrin; ainsi faites comme vous voudrez! Fort bouleversé, M. Mérof sortit de son cabinet et emmena sa fille auprès de sa femme que cette abrupte déclaration surprit moins que lui. Cela ne m'étonne pas, dit-elle, j'ai toujours pensé que Marianne ne se marierais pas comme les autres. Mais enfin, s'écria M. Mérof, Dournof n'est qu'un simple président!